Contre vents et marées Sarkozy et Copé ont maintenu la convention de l’UMP ont l’ambition est d’opposer l’Islam à la conception qu’ils se font de la laïcité.
Il ne suffit pas de dénoncer cette nouvelle tentative de lepénisation des esprits. Il est très important de comprendre le détournement de sens que sont en train d’opérer I’UMP et le FN et leur opposer non le combat laïc du début du siècle dernier mais celui que la Gauche doit mener aujourd’hui. Car la laïcité n’est pas la défense d’une identité mais une vision universelle de l’émancipation humaine dont il faut à chaque moment de l’histoire actualiser les enjeux. La droite et l’extrême droite tentent de nous convaincre que la laïcité se confond avec la défense d’une identité nationale réduite à des « racines chrétiennes » dont on a soigneusement gommé l’inquisition, les croisades, les pogroms, les guerres de religions ou la sujétion des musulmans lors de la colonisation.
La laïcité serait le passeport exigé à chaque immigré afin qu’il accède à « l’identité française ». C’est la résurgence d’une vision colonialiste et assimilationniste de l’intégration à la nation. Le discours sur la préférence nationale et sur l’identité nationale revient à dire une chose dangereuse pour l’avenir du vivre ensemble : les musulmans ne pourront jamais s’intégrer à la France sauf à renier l’Islam qui n’est pas une religion française ! Il faut impérativement que la Gauche reprenne l’offensive sur le terrain des idées. Il faut combattre cette théorie raciste, montrer qu’elle ne correspond pas à la réalité historique et lui opposer une autre vision de la laïcité à partir des combats émancipateurs actuels.
1) L’intégration des vagues migratoires à notre pays a historiquement emprunté des voies multiples, économiques par l’emploi, syndicales et politiques grâce à la solidarité ouvrière, urbaines au sein des quartiers populaires, culturelles avec notamment l’école publique. C’est la crise de ces formes sociales et non la religion de tel ou tel qui rend si difficile aujourd’hui l’intégration et c’est à cela prioritairement que la gauche doit s’attaquer.
2) La loi de 1905 a permis ces formes d’intégration précisément parce qu’elle n’est pas la défense d’une identité du passé. La laïcité pour reprendre les écrits de Jean Baubérot est un principe politique dont la finalité est de garantir la liberté de conscience et d’opinion en même temps que la stricte séparation de l’État et des religions.
3) Le meilleur moyen de combattre l’instrumentalisation actuelle de la laïcité est précisément de refaire du combat laïc un élément fondamental du projet partagé de transformation de la société française dont la gauche doit se doter. Il s’agit comme hier de réaffirmer que nul ne doit être stigmatisé, discriminé ou rejeté de la communauté nationale du fait de ses opinions, de son appartenance religieuse, de la couleur de sa peau ou de ses origines.
Mais il faut actualiser l’universalité et la dimension sociale du combat laïc en l’élargissant aux luttes émancipatrices d’aujourd’hui : celles pour l’égalité femmes/hommes, pour la reconnaissance de la diversité culturelle contre le racisme et la xénophobie, pour la liberté d’orientation sexuelle et l’égalité des droits entre couples hétéro et homo, pour le droit de vivre et de mourir dans la dignité et bien d’autres luttes qui mettent les droits de la personne humaine au centre d’une vision de la société contraire à celle que nous proposent Sarkozy et Le Pen.
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