jeudi 17 novembre 2011

BHL, celui qui aime vraiment la guerre.

Vendredi 11 novembre à 8h20, France Inter, radio de service public, donne la parole à Bernard Henri Levy pour promouvoir son livre et faire l’apologie de la guerre en Lybie.
Ce jour-là les français commémorent une autre guerre : la der des der(s) véritable boucherie dont Jaurès, fut la première victime, assassiné pour avoir dénoncé à l’avance l’affrontement entre 2 capitalismes sur le dos des peuples allemands et français.
Ce jour-là Nicolas Sarkozy va annoncer une banalisation du 11 novembre au profit d’un « mémorial day » qui mélangera tous les conflits et tous les morts : ceux tombés dans le combat contre le nazisme, comme ceux qui ont été sacrifiés sur l’autel des entreprises coloniales ; ceux qui meurent en Afrique au service de Total ou de Bolloré, comme ceux qui tombent en Afghanistan pour des raisons inavouables.
Et voilà que BHL choisit ce jour-là pour applaudir à la dernière intervention militaire de l’OTAN à l’initiative conjointe des gouvernements français et anglais. Il paraît que cette guerre a été un « modèle du genre » puisque « nous avons répondu à l’appel du peuple libyen », du moins de son comité national de transition. « Ce ne sont pas des anges » concède BHL. Quel euphémisme ! la majorité des membres autoproclames de ce comité ont été des caciques du régime de Kadhafi. Ils ont participé au pillage des richesses et à la répression subie par les libyens. Avant même que se tiennent les élections promises ils ont déjà décidé que la charia serait la base de la constitution libyenne et cela ne pose aucun problème à BHL.
Plus grave encore est la thèse qu’il défend : l’occident (« civilisé et démocratique » par définition) devrait militairement voler au secours de tous ceux qui subissent les dictatures. Tous ? C’est curieux mais BHL parle au passé de la Bosnie, du Rwanda mais n’évoque pas le sort du peuple palestinien. 2 poids, 2 mesures ? Allons à l’essentiel : les peuples qui se révoltent aujourd’hui contre les régimes qui les oppressent ont-ils intérêt à faire appel à des interventions extérieures ? Les puissances qui l’ont fait en Libye l’ont-elles réellement fait pour aider les libyens à conquérir la démocratie ? A qui fera t-on croire que le pétrole est étranger à cette décision ? Sinon pourquoi une telle inertie face au massacre de milliers de syriens ? Pourquoi à l’inverse cette soudaine excitation contre l’Iran alors que le nucléaire est déjà présent dans d’autres pays de la région, mais « protégés » par les USA ? Va-t-on nous refaire le coup irakien des « armes de destruction massive » ?
Plus fondamentalement un peuple qui se libère, s’il a besoin de notre solidarité, doit s’émanciper par ses propres forces afin de ne pas hypothéquer son avenir et son indépendance. Il doit écrire lui-même sa propre histoire. C’est sans doute cette perspective qui fait horreur à BHL, pseudo philosophe mais véritable bête médiatique qui lors de sa croisade libyenne a vue en Sarkozy « un bloc de détermination et de sérénité ». Alors BHL est-il un « intello utile » pour reprendre l’expression du journaliste de France Inter ? Sans doute mais utile à qui et à quoi ? A aider le pouvoir à faire la guerre.

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