jeudi 10 novembre 2011

Rompre avec la servitude volontaire

Les marchés financiers ont triomphé au G20. Les dirigeants politiques des 20 pays qui imposent leur loi au monde ont confirmé l’intangibilité de leur dogme ; l’austérité est la seule réponse à la crise contre la volonté des peuples et la démocratie n’a plus droit de cité dans un monde qui doit être soumis à la loi des plus riches.
Que faire ? Résister et rompre avec cette servitude aux marchés. La résistance existe désormais partout à l’initiative des syndicats, des indignés, des altermondialistes ou encore des forces politiques qui à gauche refusent les orientations libérales qui conduisent les partis socialistes dans le mur.
«Nous sommes 99 %», ce slogan d’ « Occupy Wall Street » montre l’enjeu et le périmètre du rassemblement possible.
La servitude n’existe que si elle est volontaire écrivait La Boétie il y a plusieurs siècles. Le refus de s’y soumettre progresse. La prise de conscience grandit de l’incompatibilité des politiques sous influence d’un capitalisme atteint de démence financière et productiviste et les aspirations citoyennes des peuples et des êtres humains à un monde juste, propre et libre.
Progresse aussi l’idée que d’autres politiques sont possibles et en France et en Europe et la gauche peut s’appuyer sur des dynamiques sociale, politique et culturelle pour les faire triompher.
Prenons le sujet du jour. Nous sommes une très large majorité de l’opinion à vouloir rompre avec le cycle infernal austérité/récession dans lequel la politique Sarkozy/Merkel nous enferme. Il est possible, il est même urgent d’inverser la problématique : l’austérité n’est pas la solution c’est le problème. Il faut au contraire sortir les Etats de l’emprise des marchés financiers. Ce sont les gouvernements et les traités européens qui ont imposé aux Etats d’emprunter aux marchés et non aux banques centrales qui par contre doivent renflouer les banques privées à faible taux afin que celles-ci prêtent aux Etats à des taux usuraires ! S’extraire de cette folie est pourtant simple si l’on se place d’un autre point de vue : celui de l’humain d’abord. Quelques exemples :
-         Une réforme fiscale juste : les dettes publiques ne proviennent pas de trop de dépenses sociales mais de recettes insuffisantes du fait des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux grosses fortunes.
-         La création d’un pôle bancaire public et la mise sous contrôle du système bancaire afin de réorienter les crédits vers une économie productive avec une répartition égalitaire des richesses entre le travail et le capital et une transformation écologique de notre développement.
-         La relance, par l’emploi et les salaires d’une consommation utile socialement s’appuyant sur des services publics pour tous.
-         Une révolution citoyenne pour une démocratie directe à tous les échelons de la ville au travail, de l’école à la santé, de la culture aux médias et à l’Internet.
Le Front de Gauche qui a refusé le traité de Lisbonne à l’origine du désastre actuel porte ce grand mouvement d’idées. A nous d’en faire une force matérielle susceptible de nourrir le rassemblement politique majoritaire pour 2012.
Refuser la servitude volontaire c’est possible. Cela dépend de chacune et chacun d’entre nous.

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