lundi 7 novembre 2011

Intervention au Conseil Régional en séance plénière du 21 octobre 2011

Parc National des Calanques
Le groupe Front de Gauche réaffirme son attachement au Parc National des Calanques et sa profonde conviction de son utilité publique pour nos générations futures et pour le développement durable de Marseille et de son littoral. Historiquement les élus communistes de ce secteur de Marseille ont été de tous les combats pour protéger ce paysage exceptionnel, la faune et la flore, le littoral et ses abords, en particulier le protéger contre les prédateurs qui n’ont d’autres buts que de valoriser des sites uniques par le biais d’un bétonnage qui hélas a déjà produit des effets désastreux aux abords du Parc. Mais la question qui nous est posée aujourd’hui n’est le PNC. La réponse positive est déjà acquise et elle est heureusement consensuelle. La question aujourd’hui est de savoir si le projet de charte est acceptable en l’état et sinon sur quoi il faut l’amender pour rassembler enfin le maximum d’énergies, politiques, associatives, citoyennes et scientifiques. Or à ce niveau là si consensus il y a c’est plutôt sur l’idée que cette charte n’est pas celle qui était attendue. C’est également l’avis de notre conseil consultatif régional de la mer présidé par notre collègue Robert Allione, avis que nous faisons nôtre. Emettre des réserves fortes ne remet pas en cause le projet de Parc mais la charte elle-même. Sur quoi porte nos réserves qui sont également celles je le répète de l’ensemble du mouvement associatif.

1)      La charte est trop laxiste sur les objectifs et les moyens d’éradiquer les sources de pollution tels que les rejets urbains en mer, la sortie du grand émissaire de Cortion, les boues rouges de Cassidaigne.
2)      La charte à l’inverse est trop prompt à émettre des interdits quand à la place des habitants et des usages populaires et des activités. On ne protègera pas le littoral contre les populations mais en les associant, en les responsabilisant et surtout en les écoutant. Aujourd’hui le sentiment de dépossession est très largement partagé.
3)      Le périmètre terrestre est le résultat d’un rapport de forces, d’une négociation entre les communes dont la caractéristique majeure n’a pas été la transparence. A l’arrivée il est en retrait de l’ambition initiale. Il ne garantit pas sur Marseille une protection contre la spéculation immobilière en bordure immédiate du Parc et dans les enclaves comme les Goudes, une parcelle du Cap Canaille sur les hauteurs de la Ciotat et sur la partie terrestre de Port Miou, 3 secteurs qui ont été sortis du cœur du Parc. On se demande bien pourquoi ?
4)      La gouvernance est de conception pyramidale. Elle sera chapeautée par un bureau dont les compétences sont essentielles. 38 % seulement du CA est réservé aux représentants locaux et 80 % du Bureau est composé d’institutionnels.
5)      Enfin la question des moyens en personnels n’est pas négligeable. En l’état actuel des réductions budgétaires l’enveloppe attribuée au PNC se fera à moyens constant sur la ligne des Parcs Nationaux. En clair elle amputera les moyens des Parcs existants et ne permettra pas au PNC de disposer des personnels à la hauteur des missions que s’assigne la charte.

Pour toutes ces raisons et parce que cette charte manque de souffle, de sincérité et de citoyenneté notre groupe s’abstiendra. Il continuera d’œuvrer à la mobilisation citoyenne autour de l’enquête publique afin d’apporter les corrections nécessaires au projet de charte et de préserver l’équilibre entre l’objectif légitime de protection de l’environnement et celui non moins légitime de préservations des usages et des activités. Le PNC ne doit pas être considéré comme un morceau de nature sous cloche mais comme un outil au service d’une gestion durable de la mer et des espaces littoraux, leur protection vis-à-vis de la spéculation immobilière et l’encadrement d’un tourisme durable et social enfin un lien étroit avec la formation et la recherche.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire