vendredi 16 décembre 2011

Droit de vote pour les étrangers, vite aux actes !

Le Sénat désormais à gauche, vient de relancer le combat politique pour instituer le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales. L’UMP et le FN, une fois de plus sur la même longueur d’onde, se sont très violemment insurgés contre ce choix pourtant profondément démocratique.
Il s’agit en effet d’un droit, non d’une simple question de justice. Quand on vit dans un pays, quand on contribue à sa richesse nationale, à sa vie sportive, culturelle, associative, locale ; quand ses propres enfants ont bénéficié du droit du sol, acquis de la Révolution Française, malheureusement sans cesse remis en cause, on n’a pas que des devoirs, on a aussi des droits et le premier d’entre eux est de pouvoir exercer sa citoyenneté.
Le principal argument des sarkozystes et des lepénistes est précisément de le leur refuser en prétendant que citoyenneté et nationalité sont indissociables. La droite française a la mémoire courte sur ce sujet : En Algérie les « indigènes » avaient accès à la nationalité mais pas à la citoyenneté ! En tant que « sujets français », ils avaient des devoirs mais ils n’avaient pas de droit, singulièrement le premier d’entre eux, le droit de vote.
Mais revenons à l’actualité : depuis 1998 le lien entre nationalité et citoyenneté a été rompu puisque les ressortissants des Etats membres de l’Union Européenne peuvent voter aux élections locales et aux élections européennes quel que soit leur pays de résidence.
Les étrangers non européens subissent donc une double discrimination vis-à-vis des français et vis-à-vis d’autres étrangers, les européens. Oublie t-on que la démocratie ne procède pas de l’Etat-Nation mais de la souveraineté du peuple qui ne trace aucune frontière entre ceux qui vivent sur le même territoire.
D’ailleurs, dans un sondage récent les français se déclarent favorables à plus de 60 % pour inscrire ce droit dans la loi. La France, pays des droits de l’homme parait-il, est à la traine sur cette question : 1 pays sur 3 dans le monde reconnait ce droit dont 17 pays européens !
Après leur avoir imposé sa présence pendant plus d’un siècle, la France refuserait à ces hommes et à ces femmes issus de ses anciennes colonies et qui sont la France d’aujourd’hui, de participer pleinement à l’élaboration des politiques qui les concernent au plus près. L’Etat accepte leurs impôts mais pas leur vote !
A gauche aussi il y a là matière à réflexion. Ce droit, présent dans la constitution de 1793 a été mis en œuvre par la Commune. Il était inscrit dans le programme commun de la gauche dès 1972 et dans les engagements successifs des gouvernements de gauche depuis 1981. Pourquoi rien n’a-t-il était fait ?
Le moment est venu de passer aux actes et la gauche serait bien inspirée de se souvenir que la citoyenneté de tous est l’affaire de tous et que le vivre ensemble dans la démocratie ne peut souffrir, sous peine de se nier, d’aucune exception.

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