mercredi 29 février 2012

L’école, un grand enjeu de la présidentielle.

Depuis quelques jours l’école fait l’objet d’un véritable débat. F. Hollande en a fait un des axes de son discours au Bourget, F. Bayrou a tenu une conférence de presse largement relayée par les médias qui n’ont pas accordé autant de place à Jean-Luc Mélenchon qui a pourtant réuni 800 personnes du monde de l’éducation pour exposer le projet du Front de Gauche pour l’école.
L’enjeu est de taille : le pouvoir sarkozyste a mis à terre en 4 ans et demi notre service public d’éducation : mise en concurrence des établissements sous couvert d’autonomie, non remplacement d’un personnel sur deux, recrutement sur des emplois précaires, organisation des formations comme un marché….  l’école de la droite c’est celle de la loi du plus fort et du plus riche, excluant une part importante de notre jeunesse du droit à l’éducation. 150 000 jeunes décrochent du système scolaire tous les ans sans aucune formation ni diplôme.
Comparons les programmes : F. Bayrou veut réintroduire l’histoire mais réduire les heures de cours, restaurer la formation des maîtres mais abandonner le collège unique au profit d’options adaptées aux différents publics (devinez qui aura accès aux meilleurs contenus ?). Il veut maintenir l’évaluation actuelle des profs mais refuse toute augmentation du budget et tout recrutement supplémentaire. Enfin il veut livrer l’apprentissage au patronat. F. Hollande promet 60 000 emplois supplémentaires sur la durée du mandat mais par redéploiement interne à la fonction publique. Au détriment de quoi, la santé, la justice, la police ou pôle emploi ? Il propose des transformations pédagogiques prioritairement en maternelle et primaire mais à moyens constants car la réforme de l’école et la lutte contre l’échec scolaire ne sont pas, selon lui, une question de moyens.
Le Font de Gauche et JL Mélenchon veulent refonder le service public national d’éducation ouvert gratuitement à tous. Pour cela, ils proposent de revenir sur l’autonomie libérale, rétablir la carte scolaire, étendre la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans, recréer les emplois supprimés par Sarkozy et intégrer tous les précaires sans statut d’Etat. Ils proposent également de lancer un vaste plan de lutte contre les inégalités et faire de l’école un lieu d’apprentissage d’une culture commune pour tous ainsi qu’un espace de citoyenneté. Voilà pour le sens. Pour cela il faut plus de moyens : 7 % du PIB contre 5,6 % actuellement.
Comment faire avec la dette publique ? Elle provient pour l’essentiel des cadeaux fiscaux aux plus riches, des pratiques spéculatives des marchés financiers avec l’appui de la BCE qui contraint les Etats à l’austérité et à l’abandon des services publics. Il faut arrêter ce cycle infernal et inverser les priorités. L’école est le meilleur investissement public pour notre pays et notre jeunesse.
Que F. Bayrou, homme de droite, inscrive son action dans le cadre libéral c’est naturel, mais que F. Hollande le fasse, lui qui prétend lutter contre la finance, c’est nettement moins compréhensible.
L’école est une grande affaire populaire, mêlez-vous de ce débat, donnez votre avis, notre avenir et celui de nos enfants en dépendent.

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