jeudi 15 mars 2012

La question sociale bouscule la présidentielle.

Nicolas Sarkozy, après avoir laissé faire la casse de l’appareil industriel durant la quasi-totalité de son mandat, supplie aujourd’hui ses amis du CAC40 et Monsieur Mittal de surseoir aux fermetures d’usines. Le temps d’une élection ou deux ? La ficelle a la grosseur d’un câble et les ouvriers de Florenge, FRALIB, Petroplus et d’ailleurs, ne s’y laissent pas prendre.

Curieux cet empressement de toutes parts à l’égard des ouvriers et des usines qui n’ont jamais autant vu de « politiques » se pencher sur leurs sorts. Il y a peu les ouvriers étaient portés disparu et l’industrie était à ranger aux Musées des vieilles charrues, de l’avis des économistes libéraux à droite comme à gauche.

Dans le même ordre d’idées, N. Sarkozy ressert aux enseignants le leurre du « travailler plus pour gagner plus » tout en les désignant à la vindicte populaire parce qu’ils refusent d’être « bon à tout faire » sans le moindre respect pour leur formation, leurs conditions de travail et…. l’avenir de la jeunesse.

C’est décidément le temps du mépris pour tous. Mais la mémoire populaire est encore fraîche des luttes récentes, singulièrement celles des retraites. C’est pourquoi sans doute, la question sociale bouscule la campagne électorale. Elle ne perturbe pas seulement celle de N. Sarkozy. Comme lui, M. Le Pen a les plus grandes difficultés à détourner les colères sociales contre les immigrés ou les chômeurs. F. Bayrou a beaucoup de mal à démontrer que son « made in France » peut s’accommoder des directives européennes à la sauce libérale. F. Hollande et le parti socialiste eux aussi, sont bousculés par les luttes et par les intentions de vote prêtées au candidat du Front de Gauche J.L. Mélenchon.

Quand celui-ci était crédité de 4 à 6 points dans les sondages, Hollande parlait « d’austérité juste » et lorgnait vers Bayrou. Aujourd’hui, il veut s’attaquer au monde de la Finance sans qu’on sache très bien comment. Il improvise une taxation des très hauts revenus, qui restera symbolique si elle ne s’appuie pas sur une vraie justice fiscale. Il appelle de ses vœux une nouvelle croissance industrielle sans dire comment elle peut s’accommoder d’une BCE au service de la finance et d’un « mécanisme européen de stabilité » bras armé de l’austérité programmée, que le PS a tout fait, au Parlement, pour en permettre l’adoption. Ce n’est donc pas une divine surprise si un récent sondage désigne J.L. Mélenchon comme le meilleur défenseur des ouvriers. Sans doute parce que le programme du Front de Gauche est le seul à proposer une cohérence entre sa vision antilibérale de l’Europe et ses propositions de relance industrielle en France, en prônant une autre répartition des richesses vers les salaires, une formation et une recherche de haut niveau, une modernisation de l’outil de travail ainsi qu’une planification de sa reconversion écologique. Vous avez dit vote utile ?

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