lundi 19 mars 2012

Egalitée* !

La journée internationale pour les droits des femmes a été l’objet de débats qui méritent réflexion et suscitent quelques remarques.
J’ai toujours pensé que le degré de civilisation d’une société se mesure d’abord à la place qu’elle accorde aux femmes. Le féminisme, cette vision du monde qui combat le patriarcat et toutes les formes de domination masculine, prend un tour décisif dès le début du 20e siècle et des avancées considérables ont eu lieu sur tous les plans. Mais un siècle plus tard on ne peut raisonnablement prétendre que le combat est gagné. Ici en France comme ailleurs dans le monde. Ainsi des révolutions arabes où la place des femmes, déterminante dans la chute des dictatures et dans les progrès des libertés, est tout aussitôt remis en cause dès lors que les forces conservatrices tentent de reprendre la main et de capter les processus démocratiques émergeants. La solidarité envers les femmes de ces pays doit particulièrement s’exercer car l’égalité femmes/hommes décidera sans aucun doute de l’avenir de la démocratie dans l’ensemble du monde arabo-musulman.
En France la situation est loin d’être brillante : dans notre pays les écarts de salaires et le partage des responsabilités dans le privé comme dans le public sont profondément inégalitaires ; les femmes représentent 80 % des travailleurs pauvres et l’essentiel des temps, des salaires et des retraites partiels ; sous le vocable de « familles monoparentales » des milliers de femmes gèrent seules leurs enfants ; le partage des tâches domestiques est à la traine et une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint ; enfin tout est fait pour empêcher les femmes de participer à la vie politique dans un pays où la représentation dans les assemblées élues est d’une manière écrasante masculine. On le voit, il faut agir sur les réalités mais aussi sur les mentalités. De ce double point de vue les débats du 8 mars ont révélé les intentions réelles des forces politiques.
Si le Front de Gauche affiche clairement sa volonté d’imposer par la loi et la sanction, l’égalité des salaires et des responsabilités dans le travail et la parité en politique, d’éradiquer le précariat et les temps partiels subis et de construire 500 000 places de crèches… Il n’en est pas de même pour tout le monde. Ainsi Marine Le Pen dont le propos scandaleux sur les « IVG de confort » qu’elle veut dérembourser, a donné la nausée. Ainsi Nicolas Sarkozy qui considère que « désormais la vie des femmes ressemble à celle des hommes ».
Et comme le FN et l’UMP mais aussi le Modem et même le PS considèrent que la seule question qui vaille aujourd’hui est de réduire la dépense publique et de combattre les déficits, leur programme ne s’engage sur aucune mesure concrète en faveur des femmes. Les principales victimes de l’austérité annoncée seront les femmes et les jeunes. Je ne sais pas vraiment si la femme est l’avenir de l’homme mais ce dont je suis sûr c’est que l’avenir de l’égalité entre les femmes et les hommes dépendent de leur lutte commune pour l’émancipation du genre humain.
* Ce mot d’ordre féministe a été créé et édité par les graphistes de « Ne pas plier ».

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