jeudi 22 mars 2012

Le Front du peuple

Formidable journée que ce dimanche 18 mars, jour anniversaire du début de la Commune de Paris, où un « grand concours de peuple », pour parler comme en 1789, a repris la Bastille. Loin des prévisions médiatiques nous avons assisté au retour d’une gauche combative, populaire et citoyenne. Contre ceux qui y voient un danger pour ce qu’ils appellent « l’alternance », il s’agit tout au contraire d’un atout pour la victoire de toute la gauche et d’une garantie pour l’après et notre avenir commun.
Depuis le choc de la crise de 2008 une pensée unique tente de s’imposer : il faut obéir aux marchés financiers en appliquant une cure d’amaigrissement aux politiques publiques et l’austérité aux masses. Mais cette crise a des effets contradictoires : d’un côté elle permet à la droite mais aussi au PS de prétendre limiter les revendications sociales comme on l’a vu lors du mouvement sur les retraites ; d’un autre côté elle met à nu une inégalité de traitement flagrante entre les classes populaires et moyennes à qui l’on refuse tout et des banques et des dirigeants d’entreprises à qui l’on accorde tout. La symbolique « affaire Bettencourt » a servi de ce point de vue de déclic. C’est à partir de cette situation complexe que se met en place le schéma d’une présidentielle avec 2 favoris, Sarkozy et Hollande et 2 challengers, Le Pen et Bayrou et un seul débat : à quelle sauce habiller la règle d’or de la rigueur dont ils partagent tous la nécessité ? Avec la TVA sociale dit l’un, en expulsant les immigrés affirme l’autre, en préconisant une « austérité juste » pense le 3e et le dernier met tout le monde d’accord en faisant de la réduction de la dette publique la priorité.
Or c’est en s’appuyant sur les luttes sociales et sur cette prise de conscience populaire de l’écart entre les riches et les pauvres, les tenants du capital et les salariés que le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon, bousculent la donne : le FG a imposé le débat sur une autre répartition des richesses, remis sur le devant de la scène l’enjeu du travail et de la production, démonté une à une les thèses du FN, avancé une conception humaine et sociale de la nécessaire transition écologique, affirmé l’urgence d’une Révolution citoyenne et d’une 6e République qui permettrait à chacune et à chacun de reconquérir du pouvoir dans les entreprises comme dans les territoires, d’accéder à de nouvelle libertés.
Un air de 2005 flotte sur la campagne du Front de Gauche : des milliers d’initiatives et d’assemblées citoyennes, des dizaines de milliers d’actions de terrains sur les lieux du travail comme de l’habitat, mobilisent des militantes et des militants de divers horizons de la gauche politique, syndicale, associative, féministe, antiraciste, altermondialiste, écologiste et culturelle… Ils sont bien décidés à battre le sarkozysme et le lepénisme et à imposer de vrais politiques de gauche.
« Quand une idée s’empare des masses elle devient une force » écrivait Marx et le Front du peuple qui nait, marque et marquera la période politique nouvelle qui suivra la défaite de Nicolas Sarkozy.

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