jeudi 4 avril 2013

Communisme de nouvelle génération

Le congrès du parti communiste, dont on disait qu’il était sans enjeu a fait événement. Parce qu’il a confirmé à la quasi-unanimité le Front de gauche et nourrit l’action pour une alternative à l’austérité, en France et en Europe. Mais aussi parce que ce congrès pose avec force la question de la finalité de notre société.
Le suicide par le feu d’un chômeur nantais est une métaphore implacable : le capitalisme n’est plus une idée d’avenir. Il n'est plus qu’une pratique de domination et d’exclusion.
L’humanité est en panne de sens. Elle est confrontée à une crise  du capitalisme, mais aussi de la civilisation mondiale qu’elle a engendrée soumettant  les êtres humains et la nature au dogme du mercantilisme généralisé.
C’est à ce défi colossal, le changement de société, que le Pcf appelle à répondre. Pour cela il propose de construire un communisme de nouvelle génération à tous ceux qui veulent « rallumer les étoiles » pour reprendre ce vers sublime d’Apollinaire qui sert de titre au texte adopté.
Il s’agit de rassembler ceux qui sont engagés dans les combats pour refonder le travail et les biens communs, ceux qui luttent pour préserver notre planète et ses écosystèmes, ceux qui font vivre la fraternité entre chacune et chacun quel que soit l’origine, l’appartenance, le genre ou l’orientation sexuelle, ceux qui rêvent de vivre dans l’égalité des droits et dans une liberté garantit par une démocratie enfin citoyenne.
J’entends déjà l’objection de ceux qui disent à juste titre que le 20e siècle est passé par là et que la vision émancipatrice de Marx a été dramatiquement entachée par le stalinisme et ses nombreux avatars. La critique indispensable et sans concession de ces régimes d’oppressions exclut désormais toute vision linéaire et déterministe de l’histoire et exige de faire de la démocratie et de la liberté le but et le chemin de la transformation sociale.
C’est pourquoi un communisme de nouvelle génération doit reprendre le fil de l’histoire multiséculaire des luttes  contre toutes les dominations ; il doit surtout refonder l’idéal dans une démarche permanente que Marx définit dans le Manifeste comme « le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses » ; il doit aussi respecter l’ordre exact d’une autre phrase de Marx : « le libre épanouissement de chacun est la condition du libre épanouissement de tous » ; il doit enfin reconnaître et travailler avec tous ceux qui ne se réfère pas au communisme dans leur vision de l’émancipation humaine : les bolivariens d’Amérique Latine, les écologistes en Europe, les altermondialistes et autres indignés de par le monde, les féministes comme ceux qui agissent au nom de leur foi et ceux qui rêvent d'une société nouvelle sans parvenir à la nommer.
Ouvrons le débat et réfléchissons aux contenus et aux méthodes d’une telle ambition transformatrice. Comment construire ensemble des sociétés du partage et du commun, de l’émancipation et de la coopération entre des êtres humains libres, égaux et fraternels.
Ce 21e siècle ouvre devant nous à la fois des champs de ruines et des champs de possibles : nous devons ensemble inventer l’avenir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire