lundi 18 mars 2013

Combattre le populisme et penser l’avenir


Des études récentes confirment l'élargissement du fossé vis à vis de la politique, l'appel à l'autorité et à son corollaire le désir d'un chef, la recherche de bouc-émissaires se focalisant sur le rejet de l'Islam et des générations issues des immigrations arabo-musulmanes et comble de l'ironie sur une base prétendument laïque et républicaine, une inquiétante progression des idées et des valeurs du FN, la porosité entre les électorats de droite et d'extrême droite qui envisagent désormais leur alliance comme une évidence. Tous les ingrédients du populisme sont en place.
En même temps il faut nous garder de sombrer dans un pessimisme historique que relaie l'idée d'une droitisation de la société dans son ensemble. Si les ingrédients d'une dérive populiste progressent, d'autres éléments – les dernières élections, les luttes sociales, les mouvements alternatifs, l'irruption du Front de gauche, - montrent que les conditions d'une contre-offensive politique à gauche sont également présentes.
La crise du capitalisme prend les formes d'une crise de civilisation et l'humanité est en panne de sens. Cette crise se traduit par une régression culturelle en termes de valeurs, le retour d'une vision fondamentaliste du religieux et des morales conservatrices, parfois liberticides (sexisme, homophobie, racisme et xénophobie).
Tout cela provoque de véritables fractures sociales. Tout se passe comme si le capitalisme trouvait là matière à dédouaner ses responsabilités et les moyens de la pérennisation de sa domination. La conquête d'une nouvelle hégémonie culturelle progressiste à la hauteur des aspirations et des défis du 21ème siècle, devient une urgence absolue. Il faut investir le terrain culturel, celui des valeurs et des idées, des mots et des symboles, des représentations et des imaginaires.

C'est la condition de la construction d'une nouvelle conscience de classe et des avancées dans le combat que nous menons pour dépasser le capitalisme et toutes les formes de domination, d'exploitation et d'aliénation.
Cela pose en grand la question d’un projet, d’une vision de l'avenir, de notre capacité à « rallumer les étoiles ».
Il ne s'agit pas d'une question d'experts. Il faut être présent sur tous les terrains de lutte, dépasser les fragmentations sociales et renouer les liens de solidarités, agir avec tous ceux qui pensent une alternative à cette civilisation de l'argent roi, du chiffre et de la marchandisation généralisée, qui refusent cette « fabrique des imposteurs » pour reprendre le titre du dernier ouvrage de Roland Gori. C'est une véritable contre-offensive citoyenne dont nous avons besoin qui suppose approfondissements et confrontations théoriques, éducation populaire, ouverture aux autres et au monde.
N'ayons pas peur de nous y engager, le monde frémit aujourd'hui de luttes et d'idées nouvelles, d'expériences et de pratiques novatrices qui mettent en cause notre ennemi commun.
« Hommes de demain, soufflez sur les charbons, à vous de dire ce que je vois » Aragon.

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