mardi 2 juillet 2013

De Villeneuve sur Lot au combat contre le FN

 Les résultats de l’élection partielle de Villeneuve sur Lot méritent qu’on s’y arrête tant les enseignements sont nombreux et importants à analyser car ils confirment une longue série de partielles.
En premier lieu il faut noter la progression sensible du FN dans l’électorat. Au 1e comme au 2e tour il puise dans un électorat abstentionniste et au 2e tour il bénéficie d’une dynamique réelle qui bénéficie en partie d’un report de voix socialistes.
Force est de constater que la formidable campagne de banalisation du vote FN commence à porter ses fruits. Mais si en quelque sorte « cela marche » c’est parce qu’une part très importante de classes moyennes et populaires sont en plein désarroi face aux conséquences dramatiques des politiques d’austérité successivement menées par Sarkozy et Hollande et par une Europe qui apparaît de plus en plus pour ce qu’elle est, ultralibérale et autoritaire ; face aussi à la multiplication des affaires de fraude ou de corruption qui concernent, là aussi des personnalités issues des 2 dernières majorités présidentielles. Le FN profite à la fois des campagnes nauséabondes sur le rejet des immigrés ou de l’Islam, des manifestations ultra conservatrice sur le mariage gay, et du rejet massif des partis gouvernementaux.
Le PS, dont le logiciel intellectuel ne lui permet pas de tirer les enseignements de ses défaites successives, n’apparait plus comme porteur d’une quelconque perspective progressiste au service du peuple.
Il faut noter que ce fort recul du PS ne profite pas à l’UMP qui recule aussi mais ce qui est plus inquiétant c’est que la gauche non socialiste ne bénéficie pas de ce rejet de l’austérité.
Certes, le Front de gauche ne recule pas mais pour autant  il n’apparaît toujours pas comme une alternative réelle et crédible à ces mêmes politiques d’austérité.
Plus que jamais il faut répéter que faire reculer le FN ne relève ni du Front républicain ni d’une alchimie mystérieuse.
Je demeure convaincu que le combat contre l’extrême droite et la droite radicalisée qui n’a d’autre perspective de s’allier avec le FN nécessite d’agir en même temps sur 3 plans.
Celui de la reconstruction d’actions solidaires, du local au global contre l’austérité et la précarité sociale pour l’emploi, le logement, les services publics… Cela exige que nous combattions toutes les divisions et les discriminations qui nous empêchent de réaliser l’union de toutes les victimes des politiques actuelles.
Celui d’une contre-offensive sur le plan des idées afin de démonter pied à pied les valeurs de haine, de résignation, de régression obscurantiste, fondamentaliste et conservatrice. C’est à une véritable reconquête d’une hégémonie culturelle progressiste qu’il faut s’atteler.
Enfin et c’est sans doute l’essentiel : il devient décisif aujourd’hui d’élaborer à des milliers de mains et de rendre crédible à la majorité de nos concitoyens, un projet alternatif au libéralisme et au populisme. Il faut retrouver le sens du rêve et de l’utopie, celui qui permet de retrouver l’espoir en un avenir meilleur et envie de se battre pour lui.

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