J’aurai pu vous dire ma très
forte préoccupation après les résultats des élections en Israël ou encore mon
horreur après l’odieux attentat qui a frappé la Tunisie, la démocratie et la
culture dans ce magnifique musée du Bardo. Mais à la veille du 1er
tour des élections départementales, je ne peux pas ne pas revenir sur cette fin
de campagne dangereuse à bien des égards pour l’avenir de la démocratie, des
départements et de la gauche.
Tout a été fait pour écarter
du vote une majorité de français, particulièrement, les électeurs de
gauche : aucune information sur les enjeux concrets et réels de cette
élection notamment sur le rôle et l’action sociale des départements, aucun
débat politique pluraliste organisé dans les grands médias audiovisuels.
François Hollande a fait ce
qu’il fallait pour désespérer les français en martelant qu’il ne changera pas
de politique et Manuel Valls s’est livré à un odieux chantage sur le mode
« c’est nous ou le FN ». L’opération politicienne du Premier Ministre
n’a pas pour ambition de combattre le FN, il fait même l’inverse en attribuant
à Marine Le Pen un label de principale opposante. En réalité, son calcul est
double : en diabolisant le FN il tente de créer le réflexe du vote utile à
gauche en faveur des candidats gouvernementaux et il espère favoriser l’hégémonie du FN sur
l’UMP au premier tour pour mieux négocier le second au bénéfice des mêmes
candidats.
Manuel Valls joue avec le feu
à plusieurs titres : il contribue une fois de plus à faire du FN le centre
et le maître du jeu politique comme si ce parti ne représentait aucune menace
réelle pour notre pays, nos valeurs, nos libertés et notre démocratie. Il
permet à Nicolas Sarkozy de reprendre à son compte, tout en les légitimant, les
thèses nationalistes, racistes et populistes du FN. Enfin, il aggrave la
désespérance sociale en évacuant totalement du débat politique les conséquences
sociales de sa politique d’austérité comme de sa réforme territoriale qui fait
des collectivités en l’occurrence des départements, les vecteurs d’un nouveau
tour de visse social et culturel.
Ne tombez dans aucun de ces
pièges grossiers qui vous sont tendus. J’exhorte les électeurs de gauche à ne
pas s’abstenir et à ne pas voter utile. Ces élections départementales, au
contraire, doivent nous conduire à :
- protéger les politiques
publiques de solidarité que mènent les départements,
- refuser l’austérité et
toutes les politiques de réduction de la dépense publique, démarche à laquelle
adhèrent désormais le PS, l’UMP et le FN,
- relancer l’espoir à gauche
en votant pour les candidatures qui rassemblent le Front de gauche, les
socialistes et les écologistes, les syndicalistes
et les citoyens qui s’opposent à l’austérité et à la réforme territoriale et
veulent promouvoir une autre politique sociale, solidaire et fraternelle,
écologique et culturelle.
Face au danger
national-populiste la seule issue est la construction d’une alternative
progressiste sociale, démocratique et écologique à l’actuelle domination de l’argent
sur l’humain.
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