jeudi 9 avril 2015

A gauche, ni abstention ni vote utile

J’aurai pu vous dire ma très forte préoccupation après les résultats des élections en Israël ou encore mon horreur après l’odieux attentat qui a frappé la Tunisie, la démocratie et la culture dans ce magnifique musée du Bardo. Mais à la veille du 1er tour des élections départementales, je ne peux pas ne pas revenir sur cette fin de campagne dangereuse à bien des égards pour l’avenir de la démocratie, des départements et de la gauche.
Tout a été fait pour écarter du vote une majorité de français, particulièrement, les électeurs de gauche : aucune information sur les enjeux concrets et réels de cette élection notamment sur le rôle et l’action sociale des départements, aucun débat politique pluraliste organisé dans les grands médias audiovisuels.
François Hollande a fait ce qu’il fallait pour désespérer les français en martelant qu’il ne changera pas de politique et Manuel Valls s’est livré à un odieux chantage sur le mode « c’est nous ou le FN ». L’opération politicienne du Premier Ministre n’a pas pour ambition de combattre le FN, il fait même l’inverse en attribuant à Marine Le Pen un label de principale opposante. En réalité, son calcul est double : en diabolisant le FN il tente de créer le réflexe du vote utile à gauche en faveur des candidats gouvernementaux  et il espère favoriser l’hégémonie du FN sur l’UMP au premier tour pour mieux négocier le second au bénéfice des mêmes candidats.
Manuel Valls joue avec le feu à plusieurs titres : il contribue une fois de plus à faire du FN le centre et le maître du jeu politique comme si ce parti ne représentait aucune menace réelle pour notre pays, nos valeurs, nos libertés et notre démocratie. Il permet à Nicolas Sarkozy de reprendre à son compte, tout en les légitimant, les thèses nationalistes, racistes et populistes du FN. Enfin, il aggrave la désespérance sociale en évacuant totalement du débat politique les conséquences sociales de sa politique d’austérité comme de sa réforme territoriale qui fait des collectivités en l’occurrence des départements, les vecteurs d’un nouveau tour de visse social et culturel.
Ne tombez dans aucun de ces pièges grossiers qui vous sont tendus. J’exhorte les électeurs de gauche à ne pas s’abstenir et à ne pas voter utile. Ces élections départementales, au contraire, doivent nous conduire à :
- protéger les politiques publiques de solidarité que mènent les départements,
- refuser l’austérité et toutes les politiques de réduction de la dépense publique, démarche à laquelle adhèrent désormais le PS, l’UMP et le FN,
- relancer l’espoir à gauche en votant pour les candidatures qui rassemblent le Front de gauche, les socialistes et les écologistes, les  syndicalistes et les citoyens qui s’opposent à l’austérité et à la réforme territoriale et veulent promouvoir une autre politique sociale, solidaire et fraternelle, écologique et culturelle.
Face au danger national-populiste la seule issue est la construction d’une alternative progressiste sociale, démocratique et écologique à l’actuelle domination de l’argent sur l’humain.
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire