Voilà de
nouveau le FN au cœur du débat politique à l’occasion des prochaines
départementales.
Cette banalisation
du lepénisme est facilitée par l’irresponsabilité des grands médias dominants
avec la complicité passive du CSA et par une instrumentalisation honteuse de la
part du PS comme de l’UMP. Ils prétendent le combattre alors qu’ils portent
l’un et l’autre une responsabilité écrasante dans son ascension. Je ne cesserai
donc de rappeler que l’influence du FN
est le symptôme de trois séries de causes :
Celles qui
renvoient à l’ampleur et la durée d’une crise sociale à l’origine d’un vaste
processus de désocialisation et de pertes de repères qui provoquent repli sur
soi, divisions, racisme, haine et violence. Le FN surfe sur ce climat car c’est
précisément son fonds de commerce.
Celles qui
renvoient à la fracture démocratique qui exclue des millions de français,
notamment les plus pauvres, de tout exercice du pouvoir leur donnant le
sentiment légitime de ne plus être écouté et encore moins entendu. La démagogie
du FN peut alors se développer, lui qui se présente comme n’ayant jamais exercé
le pouvoir.
Celles qui
renvoient à la crise du sens même de notre avenir. La dérive libérale et
austéritaire du PS détruit l’espoir, mais la difficulté de l’autre gauche à se
rassembler et à porter une alternative sociale et écologique permet au FN de se
poser en opposant aux politiques mises en œuvre par Sarkozy et Hollande.
Les
élections départementales illustrent cette nouvelle tolérance aux thèses affichées
par des candidats FN totalement décomplexés, persuadés d’être aux portes du
pouvoir. Ils tiennent tous des propos islamophobes et antisémites, homophobes
et sexistes, prônent une vision guerrière de la sécurité fondée sur la peur, la
haine et la violence et leur discours anti immigré masque mal une haine des
pauvres, « des assistés » comme ils disent.
Social, le
programme du FN ? Non car il ne vise absolument pas à reconstruire le vivre
ensemble mais à opposer les français
entre eux en distillant le poison du racisme pour mieux faire régner la misère
et l’oppression.
Non le FN
n’est pas social, son rêve est de le faire croire pour mieux embrigader le
peuple dans sa croisade réactionnaire. Il suffit pour s’en convaincre de voir
comment les nouveaux maires FN se sont attaqués à la gratuité des cantines, à
l’aide sociale et à la privatisation des services publics en même temps qu’ils
s’en prennent aux libertés et à la vie associative et culturelle.
On les
imagine aisément faire de même dans les conseils départementaux vis à vis du
RSA, des politiques sociales tout en imposant
une « laïcité » de haine et d’interdits dans les collèges.
S’adressant
aux ouvriers et aux classes populaires Pierre Laurent a eu raison de dire que
« le FN n’est pas votre nouvel ami c’est votre meilleur ennemi ».
C’est pourquoi il faut inlassablement dénoncer son entreprise de division,
déconstruire son pseudo discours social, s’opposer à sa vision guerrière de la
sécurité et liberticide de la culture.
Mais pour le
faire durablement reculer il faut en même temps susciter à nouveau l’espoir
populaire d’une autre politique de gauche, sociale et écologique et d’une autre
société d’émancipation humaine.
Là est le pari
décisif qu’il nous faut réussir pour faire reculer la peste bleue marine et le
choléra austéritaire.
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