jeudi 7 juillet 2016

L’Europe on la change ou…on la change !


S’il fallait une preuve que le débat est indispensable pour construire en 2017 une alternative à gauche,  le « Brexit » nous le fournit aisément. L’avenir de l’Europe sera un des enjeux clés des échéances électorales.

L’Union européenne est entrée dans une crise de longue durée dont les causes sont connues : son caractère antidémocratique et l’austérité générée par le poids écrasant de la finance que les dirigeants nationaux et européens imposent depuis des décennies.

Après les tentatives avortées des référendums français et hollandais, deux mouvements de refus, contradictoires, viennent d’avoir lieu : l’un de gauche en Grèce avec Syriza auxquelles les instances européennes s’opposent avec violence; l’autre de droite, le « Brexit », porté par un nationalisme xénophobe. Il laisse de marbre les marchés financiers qui protègent leurs intérêts et ceux de la City. Il faut respecter les votes et protéger les intérêts des peuples grecs et britanniques.

Le meilleur moyen est de mener la bataille politique pour une refondation progressiste de l’Europe. C’est pourquoi je ne suis pas d’accord avec la formule  de J.L. Mélenchon, « l’Europe on la change ou on la quitte ». Sur la forme elle emprunte une symbolique  détestable, « la France on l’aime ou on la quitte » qui a été le prélude à la loi sur la déchéance de nationalité. Sur le fond elle dit des choses que je ne partage pas. L’Europe ne se confond pas avec les politiques capitalistes qui la dominent depuis sa fondation. L’Europe c’est une géographie et une histoire communes avec des guerres effroyables mais aussi des combats populaires solidaires pour la paix et le progrès social, des dominations impitoyables mais aussi des brassages migratoires, des inventions et des métissages culturels. Ces richesses offrent une opportunité à notre jeunesse de s’ouvrir à l’autre et de construire une Europe solidaire et pacifique. Encore faut-il mener les luttes pour y parvenir. Quitter l’Europe revient à déserter le combat contre le capitalisme à l’échelle où il impose sa loi aux peuples et aux nations. Et quand bien même nous le ferions, serions-nous pour autant débarrassés de l’austérité en France ?  Faudra-t-il alors quitter la France parce que nous ne parvenons pas à la changer ?

Il n’y a pas de raccourcis possibles. Une hypothétique « démondialisation » ne nous dispensera pas de mener le combat contre la finance globalisée et pour un monde de paix et de coopération. Un éventuel « Frexit » ne nous protègera pas de l’austérité, du dumping social et environnemental, de l’évasion fiscale et de la troïka.

Aucun chantage ne fera plier les oligarchies dominantes. Seul le rassemblement conscient des peuples  imposera une Union européenne de peuples et de nations libres, souverains et associés coopérant, contre la finance, pour le progrès social, écologique et démocratique. Il faut combattre le sentiment d’impuissance et œuvrer ensemble, forces politiques et citoyennes, syndicales et culturelles, pour ouvrir une  voie en France et en Europe, ni libérale ni populiste, en un mot de gauche. C’est une longue marche sur un chemin étroit mais nous n’en n’avons pas d’autres.

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