Marseille et Paris, Orlando et Magnanville, cette semaine a
été celle de toutes les violences comme de toutes les surenchères sécuritaires
et racistes au détriment des libertés et
de la démocratie. Chaque fait, gravissime en soi, mérite une analyse spécifique
mais on peut légitimement s’interroger : à qui profite ce climat de haine,
cette terreur de masse, cette violence aveugle ? L’Euro de foot, rencontre populaire et pacifique, tristement gangréné
par le fric et son corollaire la surmédiatisation, nous révèle que
l’Angleterre, quoi qu’elle en dise, n’a pas résolu la situation de sa jeunesse
socialement marginalisée qui ne voit dans le football que le moyen de clamer son désespoir. Il ne
suffit donc pas de l’exclure des stades de Première League pour répondre à une
question de société qui dépasse le sport. De même l’Euro met en évidence
l’émergence dans l’est européen de
groupes ultranationalistes, « tolérés » par les pouvoirs politiques
et qui, tels des coucous, investissent le foot pour exprimer leur haine de
l’autre et exalter leur idéologie néonazi.
C’est aussi la tactique du coucou qu’utilisent ceux que les
médias nomment les casseurs. Ils prennent régulièrement part aux manifestations
contre la loi El Khomri, notamment l’énorme défilé de Paris le 14 juin. Non
pour revendiquer son retrait mais pour briser des vitrines et pour affronter
les policiers qui en retour s’en prennent aux syndicalistes. Comme par une sorte de hasard cela permet au Premier ministre d’assimiler
les vrais manifestants aux casseurs et de menacer d’interdire les
manifestations alors qu’il s’agit d’un droit démocratique fondamental. Mais au
fait qui sont ces casseurs qui servent si bien la cause du recul des libertés
et des droits sociaux? Il est curieux que nos « experts »
médiatiques, prompts à décortiquer le réel, soient incapables de les identifier!
Pourquoi l’ordre n’est pas donné à la police de maitriser quelques centaines
d’individus toujours les mêmes ?
Les effroyables meurtres de masse homophobes d’Orlando permette
à Trump de tenter de rallier les américains apeurés par cette violence à ceux
qui rêvent avec lui de faire régner
définitivement aux USA la loi de la jungle où chacun, armé jusqu’aux dents,
pourraient laisser libre cours à la haine raciste et islamophobe, sexiste et
homophobe. Quelle formidable régression démocratique cela serait pour un pays
qui se présente comme celui de la liberté. De même l’abominable assassinat à
leur domicile devant leur enfant, d’un couple d’officiers de police sert de
prétexte en France à une hystérie sécuritaire, liberticide et islamophobe très
loin de nos valeurs républicaines.
Voulons-nous ressembler à ceux qui n’ont d’autre ambition que de nous entrainer
aux abymes de la barbarie ? Faut-il aussi penser que cette mise en cause
de la démocratie servirait bien les desseins des oligarchies politico-financières
qui nous gouvernent parce qu’elles ne supportent plus la résistance des peuples
à leur domination ?
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