jeudi 23 juin 2016

A qui profitent les violences ?



Marseille et Paris, Orlando et Magnanville, cette semaine a été celle de toutes les violences comme de toutes les surenchères sécuritaires et  racistes au détriment des libertés et de la démocratie. Chaque fait, gravissime en soi, mérite une analyse spécifique mais on peut légitimement s’interroger : à qui profite ce climat de haine, cette terreur de masse, cette violence aveugle ? L’Euro de foot,  rencontre populaire et pacifique, tristement gangréné par le fric et son corollaire la surmédiatisation, nous révèle que l’Angleterre, quoi qu’elle en dise, n’a pas résolu la situation de sa jeunesse socialement marginalisée qui ne voit dans le football  que le moyen de clamer son désespoir. Il ne suffit donc pas de l’exclure des stades de Première League pour répondre à une question de société qui dépasse le sport. De même l’Euro met en évidence l’émergence dans l’est européen  de groupes ultranationalistes, « tolérés » par les pouvoirs politiques et qui, tels des coucous, investissent le foot pour exprimer leur haine de l’autre et exalter leur idéologie néonazi.

C’est aussi la tactique du coucou qu’utilisent ceux que les médias nomment les casseurs. Ils prennent régulièrement part aux manifestations contre la loi El Khomri, notamment l’énorme défilé de Paris le 14 juin. Non pour revendiquer son retrait mais pour briser des vitrines et pour affronter les policiers qui en retour s’en prennent aux syndicalistes.  Comme par une sorte de hasard  cela permet au Premier ministre d’assimiler les vrais manifestants aux casseurs et de menacer d’interdire les manifestations alors qu’il s’agit d’un droit démocratique fondamental. Mais au fait qui sont ces casseurs qui servent si bien la cause du recul des libertés et des droits sociaux? Il est curieux que nos « experts » médiatiques, prompts à décortiquer le réel, soient incapables de les identifier! Pourquoi l’ordre n’est pas donné à la police de maitriser quelques centaines d’individus toujours les mêmes ?

Les effroyables meurtres de masse homophobes d’Orlando permette à Trump de tenter de rallier les américains apeurés par cette violence à ceux qui rêvent avec lui de  faire régner définitivement aux USA la loi de la jungle où chacun, armé jusqu’aux dents, pourraient laisser libre cours à la haine raciste et islamophobe, sexiste et homophobe. Quelle formidable régression démocratique cela serait pour un pays qui se présente comme celui de la liberté. De même l’abominable assassinat à leur domicile devant leur enfant, d’un couple d’officiers de police sert de prétexte en France à une hystérie sécuritaire, liberticide et islamophobe très loin de nos valeurs  républicaines. Voulons-nous ressembler à ceux qui n’ont d’autre ambition que de nous entrainer aux abymes de la barbarie ? Faut-il aussi penser que cette mise en cause de la démocratie servirait bien les desseins des oligarchies politico-financières qui nous gouvernent parce qu’elles ne supportent plus la résistance des peuples à leur domination ?

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