Les
festivals d’été se sont ouverts sous des auspices catastrophiques pour l’avenir
de la culture :
- Disparitions massives de lieux, de structures
et de festivals.
- Baisse drastique des budgets de
l’Etat et des collectivités.
- Plan social qui ne dit pas son nom
dans l’emploi artistique et culturel.
Olivier Py
et Philippe Torréton parlent de suicide culturel. Ils ont raison mais la
métaphore du suicide peut aussi s’appliquer à la démission politique des plus
hautes autorités de l’Etat.
Leur
renoncement à porter une politique de gauche les conduit à abandonner toute
ambition pour l’art et la culture.
Sans doute
parce qu’il est déjà en campagne électorale, le Président de la République
annonce sa venue au Festival d’Avignon. Il sera accompagné de la ministre de la
culture qui aura marqué son ministère par son désintérêt à l’égard de la
lecture et par sa passion pour les algorithmes surtout quand ils lui permettent
de calculer les baisses ou les suppressions de crédit.
Pourtant le
Premier Ministre qui sera aussi du voyage à Avignon a avoué que les premières
années du quinquennat avait été en matière culturelle une erreur. « Errare
humanum est, perseverare dialolicum » dit le proverbe latin. Car l’action
gouvernementale va aggraver les pires tendances anti culturelles depuis 2003.
La
sanctuarisation du budget est fictive. On a déshabillé Pierre pour habiller
Paul. De plus les baisses 2013-2014 se sont cumulées avec celles déjà opérées
par N. Sarkozy entre 2007 et 2012. Sanctuarisé ou pas le budget consacré à
l’art et la culture est aujourd’hui exsangue.
Et ce n’est
pas le projet de loi sur la création, que la profession attend depuis trois
ans, qui va résoudre le problème. De l’avis du Conseil économique et social et
des syndicats, il est vide de sens, d’ambition et de moyens.
Ce n’est pas
non plus la loi NOTRe qui asphyxie les collectivités territoriales qui va
arranger les choses. Elles qui assument 70 % de la dépense publique en matière
d’art et de culture vont finalement être autorisées à poursuivre leur effort.
Où pas, car les élus, de droite, d’extrême droite, et- même de
« gauche », qui veulent se débarrasser de de leur budget culture ont
déjà profité des atermoiements du gouvernement et de ses reculs pour le faire.
Le ministère
de la culture lui-même, qui connait depuis 10 ans RGPP sur RGPP, est devenu un
véritable vaisseau fantôme. Les DRAC, ces indispensables outils déconcentrés
dans les territoires, ne savent plus à quoi elles servent tant elles sont
désormais sans projets, sans orientations claires et… sans le sou !
Pourtant, à
écouter nos gouvernants, la culture est essentielle pour penser l’après 11
Janvier, pour vivre ensemble et faire société, pour l’économie de nos villes et
nos territoires ! Que faut-il y comprendre ?
La
République se nie quand elle abandonne la création aux marchands, quand elle ne
fait plus des droits culturels, au même titre que des droits sociaux, le socle
de l’égalité, quand elle cède au populisme ambiant en refusant de reconnaitre sa
propre diversité culturelle.
Et si on
décrétait la mobilisation générale pour refaire de l’art et la culture le
rempart contre les pensées libérales et obscurantistes, l’outil majeur du seul
combat qui vaille, celui de l’émancipation humaine.
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