jeudi 24 février 2011

L’éducation est notre avenir

Nous vivons une drôle d’époque ! Tout le monde s’accorde à reconnaître que notre jeunesse va mal, qu’elle vit plus mal que la génération qui l’a précédée, qu’elle ne parvient plus à se frayer un chemin dans une société de plus en plus dure avec elle. Des signaux inquiétants nous parviennent à travers le recours grandissant à l’alcool, à la drogue, à la violence et les éducateurs, médecins, sociologues et psychologues ne cessent de nous alerter.

Et que font nos gouvernants ? ils répriment en abaissant chaque jour l’âge où s’abat la répression. Et surtout ils détruisent consciencieusement, chaque jour un peu plus, notre service public d’Education Nationale.

« Quand vous ouvrez une école vous fermez une prison » disait Victor Hugo. Nicolas Sarkozy lui fait l’inverse. Le nombre d’élèves augmente ? Il supprime 16000 enseignants à la rentrée 2011, au total cela fera 66400 postes supprimés depuis son arrivée à l’Elysée. L’échec scolaire progresse à grandes enjambées ? Il diminue la part du PIB consacré à l’école publique et le nombre d’élèves par classe augmente sans cesse. Les enfants des classes populaires mais aussi des classes moyennes ont de plus en plus de mal à accéder à l’enseignement supérieur ? Il abandonne l’objectif de la démocratisation scolaire au profit d’une école fondée sur des parcours individualisés, sur la valorisation de la performance de chacun et la concurrence entre les enfants. Ceux-ci ont besoin d’une formation de haut niveau pour faire face aux exigences d’une société où la connaissance et la culture sont au cœur des enjeux de développement ? Il amuse la galerie avec la question des rythmes scolaires qui n’intéressent que les professionnels du tourisme et il met en place une école à plusieurs vitesses : aux enfants des classes supérieures les bons établissements primaires et secondaires, les grandes écoles et les formations internationales ! Aux autres, des écoles au rabais, une culture et des savoirs minimums adaptés à la précarité des emplois que le patronat leur réserve quand il leur en offre. Des enseignants de moins en moins formés, une carte scolaire démantelée, l’externalisation de la gestion du soutien scolaire au profit d’un véritable marché privé accessible à ceux qui en ont les moyens sont des outils de cette politique de classe. « Il pleut toujours où c’est mouillé ».

Les syndicats d’enseignants et des personnels de l’Education Nationale ont mille fois tiré la sonnette d’alarme. Ils ont à cœur non leurs intérêts corporatistes comme le prétend avec beaucoup de mépris les ministres sarkozystes qui se succèdent à l’Education Nationale, mais l’intérêt de nos enfants, leur avenir et l’avenir même de notre société. Celle-ci a besoin d’une école pour tous qui permette à chacun de s’approprier l’ensemble des savoirs, des connaissances, des cultures et des informations qui caractérisent le haut niveau du développement humain aujourd’hui à l’échelle de la planète.

C’est possible et c’est même indispensable. Et que l’on nous dispense des discours insupportables sur le manque d’argent public. Le bouclier fiscal, Madame Bettencourt et les dividendes des actionnaires des grands groupes montrent que l’argent existe. Le premier investissement public pour la France et l’Europe devrait être l’éducation, la recherche et la culture.

Là où il y a une volonté il y a un chemin et la gauche serait bien inspirée de faire de l’école une de ses priorités absolues dans l’élaboration de son projet pour 2012.

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