jeudi 7 avril 2011

Et maintenant ?

Le 2e tour des cantonales confirme les tendances du 1e dont la plus importante est l’échec cuisant subit par Nicolas Sarkozy. La sanction est sans appel et vaut condamnation de l’ensemble de la politique antisociale et antidémocratique menée depuis son élection. C’est un véritable rejet de la part des français qui n’en peuvent plus de la précarité généralisée tandis qu’une minorité engrange des profits records. Jamais politique de classe n’a été menée avec autant de cynisme et de morgue. Jamais depuis le pétainisme, la droite n’a affiché une politique aussi régressive, liberticide et xénophobe. Au point d’avoir fait le lit du FN qui a vu ses positions légitimées par le pouvoir.

Ce n’est pas Marine Le Pen qui a changé c’est l’UMP qui la rejoint et prépare une alliance que beaucoup à droite souhaite désormais Et contrairement à ce que dit la présidente du FN cette hypothèse a déjà été expérimentée en Italie avec des résultats désastreux.

La question du changement est donc posée avec une exigence que personne n’imaginait en 2007. Mais la voie de l’alternative est loin d’être royale !

L’ampleur et la permanence de l’abstention, le fait que le FN retrouve (à 100000 voix près) ses scores de 2004 grâce à la complicité de l’UMP, ne permet pas à la gauche de triompher et d’apparaître comme la seule alternative crédible à la droite. Certes son score est bon et en son sein le Front de Gauche poursuit sa dynamique s’affirmant ainsi comme la 2e force de gauche.

Mais nous savons bien que pour gagner l’an prochain la gauche doit impérativement apporter une réponse aux désarrois populaires. Cette réponse doit se construire en termes d’alliance comme de projet.

Dans son dernier éditorial du Nouvel Observateur Laurent Joffrin propose d’instrumentaliser la peur du FN pour pousser les feux d’une alliance entre le centre, les écologistes et le PS autour d’une candidature susceptible de les rassembler. Mais un tel attelage ne peut se construire que sur la base des orientations du FMI et du pacte européen. Or c’est très exactement la politique que mène Nicolas Sarkozy. Il suffit d’observer ce qui se passe en Grèce, en Irlande, au Portugal pour comprendre que le peuple français n’a rien à espérer et tout à craindre de ce côté-là.

Il faut au contraire changer de cap. La question majeure posée par le Front de Gauche et le mouvement social est d’en finir avec les politiques néolibérales et néoconservatrices.

Pour gagner en 2012, il faut rassembler tous ceux qui subissent les choix actuels. Il faut donc combattre les divisions et unir autour des valeurs de solidarité, de partage, de liberté contre celles de concurrence, de compétition et d’exclusion. Il faut un projet partagé qui oriente les richesses produites par les salariés vers l’économie réelle, l’emploi et les salaires, qui met l’humain et la nature au cœur des choix publics et de l’appropriation sociale des biens communs, qui révolutionne la démocratie pour donner le pouvoir aux citoyens dans la cité comme dans le travail, qui met le social et l’écologie, la connaissance et la culture, la démocratie et la paix au cœur d’une nouvelle alliance mondiale pour le progrès et l’émancipation humaine. On le voit il s’agit de dépasser les échecs successifs des modèles de régulations dominés par l’étatisme et le marché. Il faut inventer un nouveau mode de développement.
C’est cela qu’incarne le Front de Gauche, qu’attendent de la gauche tous ceux qui résistent aux ravages du capitalisme. C’est cela qui permettra de revaloriser la politique et de lutter contre l’abstention, de faire reculer le FN et de battre la droite. Il faut conjurer la peur et ouvrir l’espoir.

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