mardi 7 juin 2011

Une bonne gauche pour 2012

La majorité des médias se délecte à nouveau des tribulations judiciaires de DSK à New York, des aventures sexistes d’un ex secrétaire d’Etat et des prétendues révélations d’un ex ministre.
Va-t-on prendre la mesure du ras le bol des français vis-à-vis de cette actualité sortie du caniveau. Ne pas traiter les vrais problèmes provoque le rejet de la politique et creuse chaque jour un peu plus le lit du populisme. Mais peut-être est ce cela que l’on recherche ?

Pendant ce temps des évènements politiques d’une très grande importance pour l’avenir ont eu lieu ce même week-end : la conférence nationale du PCF, étape du lancement de la campagne du Front de Gauche pour 2012 et le congrès d’Europe-Ecologie, les Verts à la veille d’une primaire pour choisir un(e) candidat(e) et une orientation politique.

Les Verts ont manifestement beaucoup de mal à choisir leur camp. Cela s’entend dans les déclarations de Nicolas Hulot qui n’écarte pas la tentation du centre, même quand celui-ci est incarné par des hommes comme Borloo, Ministre d’Etat de Nicolas Sarkozy pendant 4 ans.

Mais cela s’entend aussi dans les débats sur le programme : sur le nucléaire, le débat sur son avenir doit s’inscrire dans une réflexion sur l’ensemble de la politique énergétique et sur sa maîtrise publique ; oui à l’abrogation des réformes sur les retraites ou sur les collectivités territoriales et sur la démocratisation des institutions mais quid des moyens financiers publics nécessaires à une autre répartition des richesses ? Quid des services publics indispensables à toute politique sociale digne de ce nom ? Quid enfin du traité de Lisbonne et du pacte euro + qui font peser des contraintes insupportables massivement rejetées par les peuples européens ?

La conférence nationale du PCF a apprécié le prometteur programme populaire partagé, vaste chantier citoyen initié par le Front de Gauche. Toujours en débat, il propose d’ores et déjà de s’attaquer à la crise de civilisation où nous enferment les impasses du capitalisme financier et productiviste : par la maîtrise des marchés financiers, en se dotant d’outils bancaires publics, en éradiquant la précarité et l’austérité, en promouvant la gestion publique des biens communs, en instaurant une 6e République et une démocratie participative dans les entreprises et les territoires, en luttant pour une autre Europe sociale, écologique et démocratique et une solidarité active avec les révolutions arabes. L’enjeu est d’ouvrir une alternative au cœur de la gauche, afin qu’elle mène la bataille de titan nécessaire pour battre Sarkozy et faire reculer pied à pied le FN et le poison de la xénophobie et de la division. Contre la recherche de la femme ou de l’homme providentiel, le PCF va soumettre à ses adhérents le choix courageux d’un candidat non issu de ses rangs, Jean-Luc Mélenchon. Il s’agit d’un geste fort d’ouverture et de rassemblement, un signal clair que le Front de Gauche n’est pas la propriété du PCF et qu’il doit au contraire devenir l’outil partagé par tous ceux qui souhaitent relever la gauche, refuser la bipolarisation mortifère et imposer les grandes questions sociales, démocratiques, écologiques et culturelles dans les débats de 2012. Le Front de Gauche doit surmonter le traumatisme causé par l’accident de 2007 et retrouver son acte fondateur : la bataille victorieuse du non au traité constitutionnel européen en 2005. C’est cette dynamique populaire majoritaire qui peut entrainer toute la gauche vers de nouveaux horizons de progrès social, de développement durable et d’émancipation culturelle.

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