mardi 11 octobre 2011

Du mouvement social au changement de politique.

Après, la forte journée de lutte sur l’école publique et privée, la journée interprofessionnelle d’aujourd’hui marque la relance d’un mouvement social qui n’a jamais cessé si l’on se réfère aux luttes de Fralib, de la pétrochimie ou de la sidérurgie pour ne prendre que quelques exemples.
Nul doute que la journée d’aujourd’hui va nourrir des convergences et permettre de clarifier les enjeux pour l’avenir. En premier lieu le fait que les luttes en France rejoignent les mouvements sociaux et citoyens qui d’Athènes à Madrid, de New York à Tel Aviv, de Rome à New Delhi ont pris le relais des révoltes arabes qui n’ont pas encore donné tous leurs fruits. Prend-t-on la mesure des revendications politiques portées par ces mouvements où qu’ils soient dans le monde ? Rejet des dictatures et de la corruption, refus des injustices et des inégalités, critique radicale de la domination financière à l’image des ces « indignés » américains devant Wall Street, le temple du capitalisme, aspiration irrépressible à une autre conception de la démocratie, ce que les blogs nomment désormais le pouvoir citoyen.
L’occupation des « Places du peuple » donne naissance à une idée neuve : « place au peuple » !
Ecoutez les « experts » interrogés par les médias : ils ne savent plus comment analyser la crise mondiale et ont un mal fou à justifier la soumission aux marchés financiers. Et si le monde était en train de changer de base ? Et si nous assistions au début d’une prise de conscience sur la nocivité du capitalisme et sur l’urgence de modifier radicalement les règles du jeu.
« La politique ne se fait pas à la corbeille » disait déjà De Gaulle. Oui décidément la politique doit reprendre la main sur l’économie et substituer à la loi du capital celle de l’humain d’abord.
Pour notre pays cette nouvelle donne est d’autant plus intéressante qu’ici et maintenant la gauche française peut lui apporter une réponse politique dès 2012.
Les luttes sociales, sur l’école ou sur les retraites, contre l’austérité ou contre les privatisations, pour les services publics le travail et l’emploi, posent autant de questions de société qu’elles appellent de choix politiques nouveaux. Mais ne nous y trompons pas, la gauche ne les mettra en œuvre que si les acteurs du mouvement social interviennent directement dans le débat politique, contribuent activement à définir les orientations et les priorités politiques que la gauche doit porter pour battre la droite et surtout, surtout réussisse le changement tant attendu. Le syndicaliste Didier Le Reste, qui a fait le choix judicieux de créer et d’animer le front des luttes au sein du Front de Gauche a dit hier dans la Marseillaise que « le social doit faire irruption dans le champ politique sans attendre 2012 ». J’ajouterai et après 2012, car notre peuple ne pardonnera pas à la gauche d’échouer 3 fois de suite.

PS : le résultat du 1er tour de la primaire socialiste ne change rien, sur le fond, aux critiques que j’ai formulé la semaine dernière sur la logique présidentialiste et la bipolarisation à l’œuvre avec ce type de consultation. Elle appelle cependant 4 remarques de ma part :
1)     La forte mobilisation témoigne de l’ampleur du rejet de Sarkozy.
2)     Le score de Montebourg est révélateur des aspirations à ce que le PS soit vraiment à gauche.
3)     Les 2 finalistes sont désormais confrontés à une question simple : faut-il aménager, moraliser ou réguler à minima le capitalisme ou faut-il rompre avec les politiques libérales, (la règle d’or des 3 %, le traité de Lisbonne…) et ouvrir une ère nouvelle  ?
4)     La primaire socialiste ne clôt pas le débat citoyen à gauche, bien au contraire c’est maintenant qu’il va s’ouvrir pour confronter les projets qui feront gagner et réussir une politique de gauche.

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