lundi 17 octobre 2011

Investissez-vous !

Au sortir de la primaire socialiste les questions se bousculent : expression d’une aspiration citoyenne à intervenir dans le champ politique ? Sans aucun doute et c’est une bonne nouvelle mais le présidentialisme, peu démocratique par définition, est-il le bon espace ?
Rejet massif de Sarkozy ? Bien sûr et c’est une excellente chose mais pour quoi faire ? Le débat entre les candidats a-t-il apporté les réponses susceptibles de rassembler toute la gauche, de battre Sarkozy et de construire une alternative claire à sa politique ? C’est beaucoup moins évident.
Dimanche soir on a assisté à l’élection d’un homme investi non à partir d’un projet politique clairement situé à gauche mais d’une capacité supposée par les sondages de gagner en avril. Cela ressemble, fort une fois de plus, à une délégation de pouvoir. Quelle garantie a-t-on que seront tenues les promesses faites ? Quel moyen de contrôle auront ceux qui ont voté sur la campagne, le programme et sur ce qui va se passer après la victoire sur la droite ? Mitterrand et la rupture avec le capitalisme, Jospin et la gauche plurielle mais aussi Chirac et la fracture sociale, Sarkozy et la République irréprochable, enfin Obama et le « yes we can » ont-ils été autre chose que les produits d’une communication politique, efficace électoralement mais vite oubliée sitôt l’élection passée. Est-ce pour cela que le peuple de gauche se mobilise dans les luttes et dans les urnes, y compris celles de cette primaire ? Et plus fondamentalement peut-on donner carte blanche à celui qui a mené la campagne du oui au référendum européen et a approuvé le traité de Lisbonne à l’origine de toutes les politiques de rigueur qui nous assaillent ?
Nous avons besoin que la gauche gagne en 2012 mais une gauche du courage, de l’audace et de la citoyenneté.
Le courage c’est de s’attaquer à la cause majeure de la crise : la domination sans partage des marchés financiers sur le monde, installant les peuples dans la précarité, pillant la nature, soumettant les Etats et les collectivités au régime sec, aliénant les esprits et imposant des guerres.
L’audace c’est de prendre le contre pied du populisme qui pousse aux replis, à la xénophobie, à l’obscurantisme, qui s’en prend aux droits des femmes, à tous les droits humains.
La citoyenneté c’est permettre à chacune et chacun d’être autre chose qu’un spectateur d’un match durant lequel on a tout juste le droit de supporter un camp contre un autre. C’est donner au peuple la place qui est la sienne afin qu’il exerce sa souveraineté en participant à l’élaboration des politiques et en contrôlant la mise en œuvre des engagements pris. C’est l’aspiration à une révolution citoyenne qui émerge partout et qui ne peut se réduire au choix d’un homme providentiel.
C’est ce que propose le Front de Gauche. Ceux qui se sont retrouvés dans les discours de Montebourg avant qu’il ne se rallie, ceux qui ont pensé que Aubry était plus à gauche que Hollande, ceux qui se sentent une âme d’indignés, ceux qui luttent au quotidien pour défendre leur entreprise, leur pouvoir d’achat, leur travail, leur école, peuvent se saisir du Front de Gauche qui n’est pas un cartel de parti mais une dynamique citoyenne mise à leur disposition. Investissez-vous ! Participez aux assemblées citoyennes, occupez les sites et les réseaux qui se forment sur le Web, créez en vous-mêmes.
Le score du Front de Gauche et de son candidat Jean-Luc Mélenchon au 1e tour sera décisif pour le second et la suite. C’est la clé de la défaite de Sarkozy, c’est la clé de la réussite d’une gauche nouvelle précisément parce que c’est de votre action, de votre intelligence et de votre imaginaire qu’elle sera le fruit.

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