lundi 30 janvier 2012

Pourquoi je ne vais pas, moi aussi, aux vœux de Sarkozy à la culture.

Le Président de la République invite le monde culturel à Marseille pour lui présenter ses vœux. Je n’y assisterai pas à l’instar de beaucoup d’autres.
Son mandat a été la pire calamité qui se soit abattu sur les acteurs de la vie culturelle et sur les politiques publiques dans ce domaine : désengagement massif de l’Etat à l’égard des créateurs, des petites compagnies comme des grands établissements culturels (dernières mesures en date, le gel de 6 % du budget culture et la TVA à 7 % pour le livre et les autres biens culturels) ; baisse drastique, du fait de la RGPP, des personnels du ministère et des DRAC ; suppression de la culture dans les politiques de la ville, étouffant l’action de milliers d’associations dans les quartiers populaires ; réforme territoriale qui asphyxie les collectivités et les conduisent à imiter l’Etat en sacrifiant la culture…
Le projet culturel de Nicolas Sarkozy, car la droite à un projet culturel, obéit à 3 ordres :
-         L’ordre de l’argent qui pousse les feux de la marchandisation de l’art et de la culture dans une vision consumériste où l’individu, prétendu « libre » est seul face au marché en série de produits formatés et rentables ;
-         L’ordre identitaire qui pousse au repli nationaliste, au rejet de l’autre et de la diversité culturelle, développe une vision passéiste de notre patrimoine et cultive les valeurs les plus rétrogrades.
-         L’ordre du divertissement qui privatise les médias audiovisuels et le web autour du moins disant culturel, de la dictature de l’audimat et de l’omniprésence de la publicité.
Mais nous sommes nombreux à ne pas être dupes. Ce projet culturel est un appareil de domination des esprits qui tente de les soumettre à la fatalité du malheur et au pouvoir sans partage d’un capitalisme financiarisé et productiviste. Nous refusons cette perspective qui détruit la planète et aliène les êtres humains. Nous sommes des êtres de culture. L’humanité existe par le langage, la rencontre et l’échange, l’écoute de l’autre, la mémoire du passé et la compréhension du présent, l’aptitude à imaginer l’avenir. C’est ce qui nous permet de nous émanciper des dominations d’où qu’elles viennent, de faire société et de construire une communauté humaine digne de ce nom.
C’est pourquoi la culture, « trésor accumulé des créations humaines », est notre bien commun. Elle exige des politiques publiques de soutien à l’art et l’action culturelle, à la formation artistique et l’éducation populaire. C’est le contraire de ce que fait le pouvoir actuel.
Le Front de Gauche, par les choix sociaux et culturels de son programme « l’humain d’abord », prend le contre-pied de cette politique et met la culture au cœur de son projet. Notre choix de civilisation repose sur la capacité de la personne humaine à penser, agir et s’émouvoir. La confrontation de chacun avec les arts, les sciences, la pensée permet aux citoyens de maitriser leur destin individuellement et collectivement. Il n’y a pas d’émancipation politique sans émancipation culturelle.
Pour toutes ces raisons je serai présent aux côtés des acteurs culturels qui manifestent à la même heure.

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