jeudi 19 avril 2012

La dernière ligne gauche

La Bastille à Paris, le Capitole à Toulouse, le David à Marseille constituent une belle collection des métaphores qui ont jalonné la campagne du Front de Gauche et de son candidat JL Mélenchon. L’extraordinaire rassemblement samedi sur les plages du Prado face à la méditerranée a été l’occasion de rejeter le climat de haine qui a régné sur cette campagne à l’initiative de la droite et de l’extrême droite. Qui n’a pas été gagné par l’émotion lorsque JL Mélenchon a fait l’éloge du métissage méditerranéen cette chance pour notre pays et dont Marseille est une si belle illustration. Qui n’a pas vibré à l’hommage à nos « frères et sœurs » du Maghreb, au rejet des discours de haine sur les différences de civilisation. Qui n’a pas été enthousiasmé par l’appel à construire notre avenir en lien fort avec l’ensemble des peuples méditerranéens.
A quelques jours du 1e tour force est de constater que la présidentielle de 2012 aura été marquée par l'irruption politique d’un nouveau front du peuple clairement orienté à gauche.
Il a bouleversé le paysage électoral, troublé les petits calculs de ceux qui voudraient bien que tous les 5 ans le débat politique se réduise à un jeu médiatique dont l’unique objectif, quel que soit le résultat, est que « tout change pour que  rien ne change ».
Patatras ! Voilà que des profondeurs du mouvement social de 95, du rejet massif du FN au 2e tour de 2002, du non au TCE de 2005 après la victoire contre le CPE, de la révolte de 2011 contre la sarko-retraite, surgit le Front de Gauche devenu le vecteur d’une insurrection civique et politique, d’une véritable révolution citoyenne.
Oui nous pouvons à nouveau prendre les Bastilles, affronter les Goliaths, occuper les Capitoles d’aujourd’hui, les oligarchies et les marchés financiers, les élites à leurs services, pensants et décidants en lieu et place des peuples, les fondamentalistes de tous poils, planches de salut de nos sociétés inégalitaires et obscurantistes.
Un nouveau spectre hante la France et l’Europe et le Figaro ressort des tiroirs camphrés de la vieille droite nationale l’antienne qui préfère «  Hitler au Front populaire ».
Mais quel étrange paradoxe que ce déchainement anti-Mélenchon de la part d’une presse dite de gauche. Quoi ? « Libé » et l’ « Obs » sortent l’artillerie lourde contre le candidat du Front de Gauche alors que tout démontre que c’est son succès qui garantit le mieux celui de toute la gauche ? Mais sans doute ont-ils peur que Hollande fasse perdre Mélenchon pour reprendre la saillie de « Charlie ». L’ « Obs » est allé jusqu’à dégainer Michel Onfray pour rattraper par le col les électeurs socialistes tentés par un vote vraiment utile à gauche. C’est un peu court d’autant que cet intégriste de l’athéisme avoue qu’il votera blanc !
« Au printemps de quoi rêvais-tu » chantait Ferrat repris par Mélenchon : 2012 aura permis de libérer le peuple de gauche, désormais il lui est possible dans un même vote de battre la droite, faire reculer son extrême et créer les conditions d’une alternative de gauche aux politiques libérales et « austéritaires ». Pas mal non !
Allons plus que quelques jours, encore un effort pour ouvrir la voie à une 6e République.

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