jeudi 12 avril 2012

Le Front de Gauche ou l’insurrection civique

Dans la Marseillaise de jeudi dernier Olivier Duhamel tente d’analyser l’électorat en cours de mobilisation en faveur de J.L. Mélenchon. Il le divise en 3 tiers : le vote communiste, celui de l’extrême gauche et un troisième qu’il attribue à la personnalité du candidat.
On pourrait ironiser sur le fait que le pastis si l’on en croit Pagnol est formé de 4 tiers. Il a donc oublié le 4e, la dynamique du Front de Gauche et de son programme autour de son candidat.
Mais une étude de l’IFOP et du politologue Jérôme Fourquet publié vendredi par l’Humanité sur le même sujet vient sérieusement corriger l’analyse d’Olivier Duhamel.
Que dit cette étude :
-      La dynamique actuelle de ce vote renvoie indissociablement à la forme, la qualité du candidat mais aussi le caractère citoyen de cette campagne qui fait de l’électeur, pas seulement un votant (« voter pour je le ferai le reste » disent les autres candidats) mais un acteur de l’histoire. Elle renvoie aussi au fond, les thèmes prioritaires des électeurs du Front de Gauche rejoignent les aspirations majoritaires de l’ensemble de la population : l’emploi, le pouvoir d’achat, la précarité, l’éducation, la santé et non les dettes publiques, l’immigration et l’insécurité.
-      L’électorat qui s’apprête à voter Mélenchon rassemble très largement au-delà des forces politiques qui constituent le Front de Gauche : il y a certes des communistes, des électeurs du PG, des sympathisants de la gauche radicale, mais il y a aussi des socialistes, des écologistes, des syndicalistes, des militants associatifs, féministes, antiracistes…
-      Un bond en avant récent est constaté chez les 18-24 ans, les ouvriers et les professions intellectuelles du monde de l’éducation, de la culture, de la santé…
Cette mobilisation, montre qu’est en train d’émerger un sentiment d’adéquation du Front de Gauche avec la réalité et le vécu des français et leurs attentes politiques. On retrouve pour expliquer cette bonne campagne, des éléments perçus en 2005 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen « indique Jérôme Fourquet ».
J’ajouterai que le Front de Gauche et son candidat ont permis à beaucoup de retrouver goût à la politique, à travers un intérêt pour une campagne qui fait de l’éducation populaire et responsabilise le citoyen qu’elle appelle à l’insurrection civique.
D’ores et déjà on constate que le Front de Gauche a mis M. Le Pen sur la défensive et réussit à établir de fait un débat à gauche. Certes le PS n’accepte toujours pas d’admettre qu’il peut y avoir une autre politique à gauche que la sienne. Il n’en reste pas moins que la montée en puissance du Front de Gauche, loin de faire peur, apparaît comme un atout pour battre la droite et l’extrême droite.
Elle constitue même, fait nouveau, une garantie que les espoirs du peuple de gauche ne seront pas une fois de plus déçus.
C’est le premier résultat de cette révolution citoyenne en marche.

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