mardi 26 juin 2012

Europe : l’impasse de l’austérité

Les résultats des élections en Europe, particulièrement en France et en Grèce, les luttes sociales notamment celles des indignés espagnols, enfin les prises de position des syndicats européens marquent un désaveu des politiques d’austérité et du traité imposé par Merkel et Sarkozy.
C’est sans doute pourquoi une majorité de dirigeants européens commencent à tenir un discours sur la croissance. Ils réclament désormais des mesures urgentes dans ce domaine et B. Obama a donné sa bénédiction à ce projet lors du dernier G8.
Mais le problème est plus difficile qu’il n’y paraît : suffit-il en effet d’ajouter à la rigueur budgétaire du traité Merkozy un paquet croissance ? N’y a-t-il pas une contradiction entre  le mécanisme européen de stabilité et une croissance susceptible de répondre aux aspirations des peuples en matière d’emplois, de pouvoir d’achat ou de protection sociale ?
Si la croissance, comme le propose les libéraux, se traduit par la dérèglementation du marché du travail, des sacrifices supplémentaires pour les salariés, la casse des acquis sociaux et la privatisation des services publics, on comprend mieux pourquoi M. Barraso pense qu’elle est compatible avec l’austérité.
Les peuples d’Europe exigent que la relance de la croissance soit fondée sur le dialogue social, la progression des salaires, le recul du chômage et l’harmonisation par le haut du modèle social. En clair ils considèrent que l’austérité est une impasse et ils veulent une réorientation des politiques européennes.
Or c’est l’inverse qui est recherché : ceux qui préconisent l’exclusion de la Grèce de la zone euro prônent une fuite en avant vers une Europe repliée sur un prétendu noyau dur de pays dominants et un appauvrissement généralisé du continent.
Nul n’est à l’abri des marchés financiers, pas même le couple franco-allemand. L’humiliation subie par la Grèce sera étendue demain à l’Espagne, au Portugal, après demain à l’Italie etc., etc… A terme cet engrenage peut conduire à un processus de déconstruction de l’Europe et à la mise en cause de l’idée même d’union européenne. Or les peuples ont besoin d’Europe à condition qu’elle soit démocratique, sociale et écologique, qu’elle favorise la coopération, le développement, le progrès et l’innovation.
C’est le projet que portent les forces politiques qui composent le parti de la gauche européenne. Elles représentent l’émergence d’une gauche de rupture et d’alternative à  l’orientation actuelle de l’Europe. C’est un évènement considérable marqué récemment par les bons résultats du Front de Gauche en France et de Syrisa en Grèce.
Ces forces agissent en commun pour refonder la construction européenne, la libérer de l’emprise des marchés financiers et des politiques austéritaires. C’est un combat désormais central. L’enjeu est de taille. Il s’agit tout à la fois de se donner les moyens politiques de la mise en œuvre d’un programme véritablement de gauche dans chaque pays et de répondre à la crise de civilisation que connaît notre continent en termes d’identité, de perspective et de sens. L’Europe doit repenser son avenir dans un monde qui aspire à plus de liberté, d’égalité, de solidarité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire