mardi 11 septembre 2012

Les conditions du changement

Le constat est général : si la gauche a gagné les élections nul ne peut dire que le changement est là : pouvoir d’achat, emplois, politique industrielle, crise de l’euro… les premières mesures du gouvernement socialiste ne sont pas allées à la rencontre des aspirations de ceux qui ont chassé la droite. Celle-ci d’ailleurs se remobilise et le patronat est désormais en position de combat. Alors un vote pour rien ?
Bien sûr que non mais l’absence d’état de grâce en faveur de l’actuel exécutif montre que des interrogations se sont installées dans toutes les têtes : la gauche est-elle condamnée à l’impossibilité de répondre rapidement aux besoins sociaux pourtant si criants ? Est-elle réduite à l’impuissance face aux forces de l’argent mondialisées ? Ne peut-on rien contre le rouleau compresseur des politiques européennes austéritaires  ?
La résignation est mauvaise conseillère et il faut vite relever la tête. Cela suppose de prendre conscience de quelques idées simples.
-      Aucun compromis n’est possible sur le fond avec les forces libérales qui dominent l’Europe. La gauche n’a pas le choix : elle doit réussir le changement espéré par le peuple particulièrement celui qui a voté pour elle.
Dans le cas contraire nous préparerions le retour d’une droite revancharde à l’image des nouveaux pouvoirs qui s’installent un peu partout en Europe. A-t-on suffisamment pris conscience que les forces conservatrices, pour sauvegarder leurs privilèges, sont en passe de changer d’alliance politique et idéologique, du social libéralisme au libéral populisme, des partis sociaux-démocrates aux partis populistes.
-      Le changement sera l’œuvre de la mobilisation populaire ou ne sera pas. « Prenez le pouvoir » ce slogan du Front de gauche est plus que jamais d’actualité. Le Front populaire, la Libération, 68… n’ont produit d’avancées sociales que par l’établissement d’un rapport de force favorable au mouvement progressiste. L’heure est venue de cette mobilisation et l’automne syndical et politique sera, de ce point de vue-là, décisif.
-      Il n’y a de rapport de force favorable que sur la base d’une intense bataille d’idées et de propositions alternatives au discours dominant : peut-on sortir de la crise autrement que par l’austérité, les licenciements boursiers sont-ils évitables, l’immigration n’est-elle qu’un coût pour notre société, l’insécurité n’appelle-t-elle que des réponses régressives… ? Sur toutes ces questions, il y a débat à gauche et les solutions apportées seront décisives pour sortir réellement de la crise.
-      Rompre avec les dogmes libéraux et populistes est vital pour la gauche. C’est même la condition de la réussite d’un projet alternatif à celui du capitalisme financier, productiviste, austéritaire qui mène la civilisation dans le mur.

Construire un projet novateur est le sens même de la révolution citoyenne dont nous faisons à juste titre notre feuille de route. Il nous faut donc inventer le mouvement en marchant. L’étape immédiate c’est l’action contre le traité européen et l’obtention d’un référendum. C’est à tous égards la mère des batailles dont l’issue, n’en doutons pas, marquera durablement l’avenir du mandat confié à la gauche.

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