mardi 19 juin 2012

Le soulagement et l’espoir

La victoire de             F. Hollande à la présidentielle, en particulier grâce au bon score du Front de Gauche au 1er tour, ouvre une période historique nouvelle.
Dimanche j’ai ressenti un sentiment double : le soulagement provoqué par la défaite de N. Sarkozy après ces années de régression sociale, d’humiliation, de division dont le point d’orgue a été sa campagne du 2e tour ou il récitait du Le Pen dans le texte.
Et puis l’espoir, cette formidable bouffée d’oxygène pour tous ceux qui l’ont combattu pied à pied durant ces 5 dernières années. Si ensemble nous le voulons, nous pouvons établir un nouveau rapport de forces entre le travail et le capital, en finir avec l’austérité, leur substituer le progrès social et écologique, faire reculer la haine et la division au profit de la solidarité et la fraternité.
Rien n’est acquis d’avance et le poids du Front de Gauche dans la future assemblée va peser très lourd sur le sens, le contenu et le rythme des changements. L’avenir du Front de Gauche lui-même constitue un enjeu décisif : il doit faire la démonstration qu’il n’est pas un simple cartel électoral entre les forces qui se situent à la gauche du PS. Il est désormais un grand mouvement politique dont l’ambition est la conquête d’une hégémonie culturelle et politique afin d’installer au cœur de la gauche le projet d’une nouvelle société d’émancipation humaine, de révolution citoyenne, sociale et écologique.
Pour cela, il faut s’attaquer à ce qui entrave encore le vote en faveur du Front de Gauche, permet le vote utile et ne fait pas suffisamment reculer la lepénisation : un sentiment d’impuissance face à la globalisation capitaliste, un scepticisme quand à la possibilité de réorienter l’Europe et de faire de la France le vecteur d’un changement de cap, d’une victoire des peuples sur la finance. Il faut donc faire grandir le Front de ceux qui se sont mobilisés autour du vote Mélenchon : les communistes, les socialistes rassemblés notamment dans le PG, les militants issus du NPA, les alternatifs, les syndicalistes et les associatifs, les citoyens qui ont participé aux assemblées citoyennes. En respectant la singularité de chacun il faut travailler à l’unité et à la cohérence autour d’un projet alternatif qui reste encore largement à construire.
Une condition essentielle à l’avenir de cette aventure commune est que le PCF, qui en est la force principale, continue de promouvoir une ligne d’ouverture, une démarche citoyenne de rassemblement et de développement du Front de Gauche. C’est ce choix stratégique, à l’origine des premiers succès, qu’il faut poursuivre.
Enfin dans cette entreprise de reconquête, le combat contre la droite et son extrême qui la domine idéologiquement, est une autre condition majeure : les convergences, apparues en pleine lumière lors de cette campagne, entre les lepénistes et les sarkozystes doivent  conduire à amplifier la bataille des idées contre les thèses de cette droite prétendument sociale et populaire, en réalité roue de secours en Europe, des forces conservatrices.
Il ne s’agit pas seulement d’un combat moral mais aussi de construire une nouvelle conscience de classe, transformatrice et progressiste face à une droite recomposée et bien décidée à défendre ses privilèges et ses dominations.

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