lundi 26 novembre 2012

USA : l'élection de tous les dangers

Le 9 novembre les américains sont appelés à désigner leur Président. Leur choix est restreint : poursuivre avec Obama qui a déçu ou revenir avec Romney aux années Bush de sinistre mémoire. Howard Zinn dans son « histoire populaire des USA » et très récemment Christophe Deroubaix qui publie un « Dictionnaire presque optimiste des USA » nous rappellent que ce pays-continent qui nous fascine tant sur le plan culturel, est également le lieu d’un véritable combat de classes même si ses formes et ses contenus nous étonnent et nous rebutent parfois.
L’élection d’Obama en 2008 a soulevé un immense espoir après les années terribles qui de Reagan à Bush ont plongé l’Amérique dans le trou noir de la régression. La déception est à la mesure : le « Yes we can » du premier Président noir de l’histoire américaine aurait pu être le prélude d’une révolution citoyenne. Cela s’est vite transformé en un chemin de croix solitaire d’un homme qui a cru pouvoir se passer de la mobilisation populaire qui l’a élue, le contraignant à aller de compromis en démission face à un congrès dominé par les Républicains et une droite mobilisée comme jamais.
Résultat : une réforme de santé ratée, une crise financière où l’Etat a volé aux secours des banques, l’abandon d’une ambition pacifique au plan mondial en particulier au Moyen-Orient…..
Or les USA sont aujourd’hui confrontés à une crise d’ampleur historique :
-      Economique et sociale avec les « Subprimes » qui ont jeté à la rue des centaines de milliers de petits propriétaires, un chômage record qui touche 25 millions d’actifs, un creusement abyssal des inégalités, 1/3 des américains vivant en dessous du seuil de pauvreté.
-      La fin du « leadership » américain sur un monde qui évolue et qui confronte l’occident en perte de vitesse à l’émergence de puissances nouvelles, la Chine, l’Inde, l’Amérique latine, le monde arabe et demain l’Afrique. Cela dessine un nouvel équilibre mondial où les contradictions inter capitalistes s’aiguisent en même temps que se développe une aspiration populaire à un monde où la promotion de l’humain et la préservation de la planète s’imposeraient à l’argent roi.
-      Enfin l’évolution démographique aux USA consacre désormais un nouvel équilibre entre les « Wasp » (blancs, anglo-saxons, protestants) population dominante jusqu’ici et les «minorités » (noires, hispaniques….) ; s’en suit une crise identitaire profonde marquée par une fragmentation linguistique, religieuse et culturelle mais aussi sociologique, le clivage social épousant et déterminant de plus en plus le clivage ethnique.
C’est ce qui explique que l’on a d’un côté une droite rassemblée et radicalisée par la peur du déclassement et la perte du « pouvoir blanc » et une gauche en manque de perspective qui ne trouve plus en Obama et le parti démocrate le débouché progressiste  nécessaire face à leur situation.
Mais le pire n’est jamais sûr et rien ne sert d’y céder. Obama par défaut mais Obama quand même en espérant que les forces progressistes américaines qui existent vraiment, finiront par trouver le chemin d’une vraie alternative à un monde vermoulu par l’argent, la violence et la haine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire