vendredi 12 avril 2013

Egalité (e) toute l’année !

La journée internationale des droits de la femme nous amène chaque année et c’est une excellente chose, à affirmer ce qui devrait être la règle toute l’année : l’égalité réelle et complète pour les femmes, dans la vie quotidienne sociale et affective, dans le partage des tâches domestiques, dans l’univers du travail comme dans celui de la politique. Nous savons bien, toutes les études le montrent, que  nous sommes très très loin du compte.
A l’échelle de la planète des millions de femmes sont traitées comme des mineures, n’ont aucun droit, obéissent à leurs pères, maris ou frères.
Quelques exemples et quelques chiffres :
Dans toutes les monarchies du golfe persique les femmes n’ont pas le droit de posséder un compte en banque, de conduire et encore moins de voter. En Irlande et en Pologne, pays membres de l’Union européenne, le droit à l’IVG n’existe pas. En Thaïlande et aux Philippines on estime à près de 100000 les jeunes filles de moins de 18 ans contraintes à la prostitution au service d’une délinquance sexuelle proposée par des tours opérators occidentaux. Sur 800 millions de chômeurs dans le monde 70 % sont des chômeuses et 80 % des analphabètes sont des femmes. Et que dire des versions intégristes des religions qui imposent aux femmes une soumission totale à leur mari. Officiellement 62000 femmes dans le monde succombent tous les ans sous les coups de leurs conjoints.
La France n’est pas épargnée. 3 exemples dans des domaines différents : 300 femmes meurent chaque année victimes de violences conjugales, les salaires féminins sont inférieurs de 20 % à ceux des hommes, 1 femme sur 5 est députée et 4 % des villes de plus de 20000 habitants ont une femme comme maire.
La femme subit, c’est une donnée historique qu’il faut toujours avoir à l’esprit, une domination patriarcale multiséculaire que nous sommes encore loin d’avoir éradiquée. Certes le capitalisme, qui se nourrit de toutes les oppressions, impose une surexploitation aux femmes, frappées en premier lieu par le chômage, les temps partiels, l’inégalité salariale, l’austérité qu’elles subissent  plus fortement. Mais nous savons aussi que l’abolition du capitalisme ne suffira pas à en finir avec la domination patriarcale qui existe en soi. C’est pourquoi, il faut se battre pour l’égalité d’accès des femmes aux droits sociaux mais il faut aussi se battre en même temps et de manière spécifique, pour le droit des femmes à disposer de leurs corps, pour la contraception, l’IVG et la maîtrise des naissances, contre les violences qui leurs sont faites.
Le féminisme n’est ni un combat de passé, ni réservé aux femmes. C’est un combat de tous, hommes et femmes réunis, pour l’égalité et contre toutes les dominations.
Ceux qui veulent en finir avec le féminisme ont peur précisément de son caractère universel et qu’il rejoigne ainsi tous les autres combats émancipateurs et libérateurs de toutes les aliénations.
Agir pour l’égalité totale entre les femmes et les hommes c’est construire une civilisation de la dignité humaine et de l’émancipation du genre humain.

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