vendredi 19 avril 2013

Refonder la République, démocratiser la démocratie.

L’aveu Cahuzac suscite légitimement la colère des françaises et des français et le peuple de gauche se sent trahi. La fable de la défaillance individuelle ne tient pas. Un livre nous apprend que 600 milliards d’euros sont réfugiés dans les paradis fiscaux, l’Etat perdant ainsi 40 milliards par an.
Nous vivons dans une société corrompue par l’argent. Il corrompt les individus mais aussi les politiques menées. C’est au nom de l’argent qu’Unilever veut fermer FRALIB ou Mittal faire de même à Florange. C’est au nom du profit que l’ANI impose l’idée que le travail est un coût. C’est au nom de la rentabilité que l’on privatise les services publics.
Dans la République telle qu’elle est devenue, le pouvoir n’apparaît plus au service de l’intérêt général et le comportement de quelques grands élus conforte cette crise de la représentation politique qui prend les allures d’une fracture morale.
Cette façon chez certains de se croire au-dessus du commun, de se dispenser d’obéir aux lois qu’ils sont censées appliquer pèse lourd dans le discrédit de la politique.
Hier E. Woerth Ministre du budget de Sarkozy contrevient aux lois sur le financement des partis politiques, aujourd’hui J. Cahuzac Ministre du budget de Hollande, censé combattre la fraude fiscale, fraude lui-même le fisc.
Ce discrédit est aussi alimenté par ces affaires qui empoisonnent la vie des collectivités locales où quelques-uns pensent être eux aussi au-dessus des règles qui régissent la gestion des fonds et des marchés publics, alors qu’ils doivent les mettre au service des populations dans la transparence.
Alors tous pourris ? Non bien sûr mais prenons-y garde. Lors du combat contre l’extrême droite à Vitrolles j’avais fait un constat : le populisme gagne lorsqu’il y a conjonction entre crise sociale et crise politique. Or, c’est aujourd’hui la situation du pays. Ainsi le même homme qui affirme devant le Parlement qu’il n’a rien à se reprocher, est le pivot essentiel de la politique gouvernementale d’austérité qui accable les plus pauvres.
Le populisme l’emportera si nous ne faisons rien. Mais si nous sommes porteurs d’une République irréprochable au service, non de l’argent, mais de l’humain, alors le populisme reculera.
Les mesurettes ne suffisent pas : il faut refonder la République et démocratiser la démocratie.
En finir avec le présidentialisme monarchique à tous les étages de l’Etat et de la société, de la cité comme de l’entreprise.
En finir avec la professionnalisation de la politique et promouvoir partout la proportionnelle, la parité et la limitation du nombre et la durée des mandats et garantir l’accès de tous, en premier lieu des salarié(e)s, aux fonctions électives.
Rompre avec le management des entreprises afin que les salarié(e)s aient un réel pouvoir sur la marche et le contenu de la production et des services.
Instaurer des dispositifs de démocratie directe permettant aux citoyens de contrôler l’action publique, de participer à la coélaboration et à la codécision des politiques publiques à tous les niveaux.
Décidemment, nous avons besoin d’une véritable révolution citoyenne pour faire triompher une 6e République et rétablir la confiance en la politique et en l’avenir.



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