lundi 6 mai 2013

Un an plus tard

Que l’on dresse le tableau des engagements non tenus ou que l’on établisse le résultat comptable de la situation du pays, le bilan de François Hollande est, pour paraphraser une formule célèbre, globalement négatif.
Comment en est-on arrivé là ? Alors que la 1e année d’un gouvernement de gauche est traditionnellement la meilleure le Président de la République, un an plus tard, bat tous les records d’impopularité au point que des observateurs se demandent si le fossé entre les français et leurs gouvernants peut encore être comblé.
Avant que ne l’emporte ceux qui pensent qu’il y a décidément quelque chose de pourri au royaume de France il est urgent de se poser la seule question qui vaille : y a-t-il une alternative à l’austérité ? Peut-on faire autrement que de s’inscrire dans la continuité de Sarkozy et dans la cohérence avec les orientations européennes libérales, communes à la droite et à la social-démocratie ? Ce sont ces choix, décidés par F. Hollande dès son arrivée par la signature du traité européen, par la recherche exclusive de réduction de la dépense publique, par les crédits d’impôts accordés à la finance, qui sont à l’origine de « l’Annus Horribilis » que nous venons de vivre. Nous n’en sommes qu’à la 1e année et la cause est entendue : dans tous les pays européens ces politiques libérales sont à l’origine de désastres sociaux, de récession économique tandis que politiquement elle prépare le lit à une droite radicalisée à l’extrême.
Nous n’avons donc pas le choix. Nous devons refuser la fatalité du malheur. Quoiqu’en dise les médias dominants, face au capitalisme financier et à son crédo libéral il existe une alternative.
Elle se nomme maitrise publique des banques et des investissements et réforme fiscale juste, susceptible de redonner à la puissance publique des marges de manœuvre ; relance du pouvoir d’achat et de la consommation dans le cadre d’une croissance nouvelle fondée sur un développement industriel aux ambitions sociales et écologiques ; services publics confortés et démocratisés ; 6e République instaurant des droits nouveaux pour les citoyens dans l’Etat et la cité et pour les salariés dans les entreprises ; réorientation dans le même sens des politiques européennes….
Ne nous y trompons pas : il s’agit de choix politiques en rupture avec ceux mis en œuvre actuellement. Comment faire pour qu’ils gagnent en crédibilité et qu’ils emportent l’adhésion de nos concitoyens ? Simplement en menant la bataille des idées, projet contre projet, en rassemblant autour de propositions novatrices, en organisant la convergence politique de tous ceux qui refusent la résignation et qui cherchent une issue.
C’est tout le sens de la manifestation du 5 mai. C’est aussi le sens des Assises pour la refondation sociale et démocratique qui se tiendront le 16 juin à Paris. Multiplions partout ce type d’initiative qui rassemble et travaille, en les partageants, les contenus de l’alternative. Des convergences nouvelles apparaissent entre le Front de gauche, Europe Ecologie les Verts, une part importante des socialistes, une majorité de syndicalistes et de militants associatifs.
Là est l’issue et elle est à portée de main. Le vent peut se lever à nouveau à gauche. Nous en sommes, toutes et tous, les acteurs.

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