Emboitant le
pas à Fillon et Estrosi, Manuel Valls a franchi un palier supplémentaire dans
l’escalade légitimant le discours sécuritaire et xénophobe, bien partagé par
les temps qui courent.
Après les musulmans
accusés d’être incompatibles avec les règles de la laïcité voire de la
démocratie, voilà les Roms déclarés non intégrables à la société française. Pourtant,
selon une étude récente les Roms en France seraient moins de 17 000
personnes regroupées dans moins de 400 sites.
Ils ne
demandent rien d’autres que la France soit fidèle à son message universel de
fraternité et d’égalité. Les accueillir dans des conditions d’habitats décents,
permettre à leurs enfants d’être éduqués au sein de l’école de la République,
changeraient la donne et créeraient les conditions d’une intégration réussie,
comme nous y oblige le traité de Schengen puisqu’il s’agit, faut-il le
rappeler, d’européens.
Cela m’inspire
deux remarques : l’une d’ordre éthique et l’autre d’ordre politique.
- Quelle est la prochaine étape dans
l’acharnement à l’égard de ces pauvres gens, victimes partout des pouvoirs et
des bien-pensants ? L’enfermement dans des camps de concentration ?
La solution finale ?
- L’UMP mais aussi désormais certains
socialistes et même un de leur ministre emblématique courent après Marine le
Pen en pensant naïvement servir leurs intérêts électoraux. En réalité ils
construisent pierre à pierre le marche pied qui conduit « les loups à entrer
dans Paris » pour reprendre le refrain de la très belle chanson de S.
Reggiani, c’est-à-dire permettre à l’extrême droite et la droite extrême de
faire main basse sur notre République pour mieux sauvegarder les privilèges des
oligarchies financières qui dominent l’Europe actuelle.
Car pendant ce temps où l’on désigne à la vindicte populaire
des boucs émissaires, les affaires continuent et jamais les dividendes versés
aux actionnaires des sociétés cotées en bourse n’ont été aussi élevés.
« La violence des riches » (livre des Pinçon Charlot à lire
absolument) s’exerce sur tous : les immigrés, les Roms mais aussi les
salariés, les chômeurs, les précaires…
Etre de gauche aujourd’hui, camarade Valls, ne consiste pas à
diviser les victimes de ce système profondément inégalitaire, mais à les
rassembler afin, tous ensemble, de changer la vie.
Nous pouvons refuser tout cela et pour prendre le contre-pied
de tous ceux qui répandent sur elle une image détestable, c’est vers Marseille
que je vais me tourner pour retrouver l’espoir.
Alors que son maire fait dans l’ironie déplacée et que son
second fait des offres au FN, alors que les candidats à la primaire socialiste
font dans la surenchère sécuritaire, des Assises citoyennes pour Marseille se
tiennent aujourd’hui.
Aboutissement d’un long travail quartier par quartier, elles
se donnent pour ambition d’élaborer à des milliers de mains et d’intelligences
un projet municipal pour construire l’avenir social et écologique de la ville.
Un projet en rupture avec les politiques libérales, le clientélisme, la corruption
et la criminalité qui étouffent Marseille.
C’est moins médiatique qu’un tir de kalachnikovs mais c’est
surement plus utile aux habitants de toutes origines de la belle et rebelle
deuxième ville de France.
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