vendredi 4 octobre 2013

De Manuel Valls aux Assises citoyennes pour Marseille

Emboitant le pas à Fillon et Estrosi, Manuel Valls a franchi un palier supplémentaire dans l’escalade légitimant le discours sécuritaire et xénophobe, bien partagé par les temps qui courent.

Après les musulmans accusés d’être incompatibles avec les règles de la laïcité voire de la démocratie, voilà les Roms déclarés non intégrables à la société française. Pourtant, selon une étude récente les Roms en France seraient moins de 17 000 personnes regroupées dans moins de 400 sites.

Ils ne demandent rien d’autres que la France soit fidèle à son message universel de fraternité et d’égalité. Les accueillir dans des conditions d’habitats décents, permettre à leurs enfants d’être éduqués au sein de l’école de la République, changeraient la donne et créeraient les conditions d’une intégration réussie, comme nous y oblige le traité de Schengen puisqu’il s’agit, faut-il le rappeler, d’européens.

Cela m’inspire deux remarques : l’une d’ordre éthique et l’autre d’ordre politique.

-      Quelle est la prochaine étape dans l’acharnement à l’égard de ces pauvres gens, victimes partout des pouvoirs et des bien-pensants ? L’enfermement dans des camps de concentration ? La solution finale ?

-      L’UMP mais aussi désormais certains socialistes et même un de leur ministre emblématique courent après Marine le Pen en pensant naïvement servir leurs intérêts électoraux. En réalité ils construisent pierre à pierre le marche pied qui conduit « les loups à entrer dans Paris » pour reprendre le refrain de la très belle chanson de S. Reggiani, c’est-à-dire permettre à l’extrême droite et la droite extrême de faire main basse sur notre République pour mieux sauvegarder les privilèges des oligarchies financières qui dominent l’Europe actuelle.

Car pendant ce temps où l’on désigne à la vindicte populaire des boucs émissaires, les affaires continuent et jamais les dividendes versés aux actionnaires des sociétés cotées en bourse n’ont été aussi élevés. « La violence des riches » (livre des Pinçon Charlot à lire absolument) s’exerce sur tous : les immigrés, les Roms mais aussi les salariés, les chômeurs, les précaires…

Etre de gauche aujourd’hui, camarade Valls, ne consiste pas à diviser les victimes de ce système profondément inégalitaire, mais à les rassembler afin, tous ensemble, de changer la vie.

Nous pouvons refuser tout cela et pour prendre le contre-pied de tous ceux qui répandent sur elle une image détestable, c’est vers Marseille que je vais me tourner pour retrouver l’espoir.

Alors que son maire fait dans l’ironie déplacée et que son second fait des offres au FN, alors que les candidats à la primaire socialiste font dans la surenchère sécuritaire, des Assises citoyennes pour Marseille se tiennent aujourd’hui.

Aboutissement d’un long travail quartier par quartier, elles se donnent pour ambition d’élaborer à des milliers de mains et d’intelligences un projet municipal pour construire l’avenir social et écologique de la ville. Un projet en rupture avec les politiques libérales, le clientélisme, la corruption et la criminalité qui étouffent Marseille.

C’est moins médiatique qu’un tir de kalachnikovs mais c’est surement plus utile aux habitants de toutes origines de la belle et rebelle deuxième ville de France.

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