mardi 1 octobre 2013

« Plus jamais la guerre »

C’est sur ce cri du Pape François que je veux commencer cette chronique sur les menaces d’intervention en Syrie. Car je pense qu’il s’agit de la seule réponse à tous ceux qui veulent nous entrainer dans ce cycle infernal que définit fort bien le Pape :  «la guerre appelle la guerre, la violence appelle la violence ».

Quand François Hollande se recueille à Oradour et se sert du massacre perpétré par les nazis pour justifier ses velléités guerrières en Syrie cela relève d’une sorte de malhonnêteté intellectuelle. Surtout aux côtés du Président de la République Allemande dont le pays refuse de se laisser entrainer dans le conflit.

Le seul enseignement d’Oradour c’est celui que Plantu rappelle dans le Monde quand il dessine la Colombe de Picasso tirant un calicot sur lequel est écrit « Plus jamais ça ».

C’est en effet l’unique morale de ce drame. Elle devrait nous interdire tout bombardement sur la Syrie qui ne ferait qu’ajouter d’autres Oradour à une liste hélas trop longue. Vision angélique des choses ? Je ne le crois pas.

D’abord parce que cela créerait un précédent dangereux : une intervention sans mandat de l’ONU, contre l’avis des peuples et de la majorité des nations, c’est la porte ouverte à tous les arbitraires. N’importe quel Etat pourrait s’appuyer sur cette jurisprudence pour attaquer un autre pays. Ce serait le retour de la loi de la jungle, du plus fort, voire celle du talion.

Qui peut aujourd’hui prétendre s’arroger le droit de punir ? Un Etat ou une justice mandatée par la communauté internationale ? Le droit de punir par la guerre s’apparente à l’existence de la peine de mort. Or nous avons aboli la peine de mort précisément parce qu’une société civilisée ne doit pas punir en utilisant la même violence mais elle doit juger en offrant une alternative à cette violence.

Là est la question de fond : dans quel monde voulons-nous vivre ?

Ne faut-il pas substituer à la politique de la force, la force de la politique ? Le temps n’est-il pas venu de bannir la guerre, de bâtir un monde et une civilisation humaine  où l’on décide de résoudre les conflits par la négociation, le débat et le compromis politique. Le monde s’est mondialisé mais sa gouvernance s’apparente encore à celle des 2 siècles précédents.

N’est-il pas temps de refonder et de démocratiser l’ONU, de créer des instances internationales où toutes les nations seraient également représentées. N’est-il pas temps enfin d’engager le monde dans la voie de la paix qui permettrait de consacrer toutes nos énergies et nos moyens à coopérer pour répondre aux grands défis planétaires : faire reculer la misère, préserver notre écosystème, promouvoir la santé, l’éducation et la culture, faire triompher la démocratie partout.

Je rêve ? Pas plus que Martin Luther King quand il lançait son fameux : « I have a dream » !

Pas plus que Nelson Mandela quand il appelait à la fin de l’apartheid et à la réconciliation des suds africains !

Dernière remarque : comment la décision de faire ou non la guerre peut-elle être prise par un homme seul ? Le refus de faire voter le Parlement montre le degré de délitement de notre république. L’urgence de réconcilier république et démocratie s’affirme chaque jour un peu plus.

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