vendredi 13 décembre 2013

L’école en échec

Ce qui m’étonne le plus dans le florilège d’opinions et de débats provoqué par le rapport PISA et l’OCPE sur le bilan alarmant de notre système scolaire c’est précisément que nos gouvernants ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui mais aussi une partie des médias tombent des nus. Quel choc parait-il !

Mais enfin qui peut prétendre sérieusement n’avoir rien vu venir voire même continuer de penser que notre service public d’éducation nationale est toujours le modèle auquel le monde se réfère.

Cela fait pourtant plusieurs années que la communauté éducative au grand complet, des personnels aux lycéens en passant par les parents d’élèves sonnent l’alarme.

Notre école est en grande souffrance. Elle est malade sur 2 points essentiels nous dit l’OCDE : la médiocrité des résultats, montre par une évaluation des compétences acquises et l’aggravation considérable des inégalités sociales, la France est un des pays où l’origine des élèves pèse très fortement sur leur réussite ou plutôt non réussite scolaire.

Notre système est profondément élitiste avec des filières spécialisées pour permettre aux élèves qui possèdent les codes culturels, les réseaux sociaux et les moyens matériels de réussir des parcours hyper valorisants classes préparatoires, Bac 5, Grandes Ecoles, Université d’excellence…

En revanche il exclut près de 150 000 élèves, les fameux décrocheurs qui sortent du circuit sans aucune qualification. 15 à 20 % des élèves quitte le primaire et entre au collège sans maîtriser les savoirs élémentaires nécessaires à la poursuite de leur scolarité.

Le nombre d’études de toutes sortes qui ont montré et dénoncé cet état de fait est considérable. Et chacun sait que les mobilisations du système éducatif contre les politiques de droite comme de « gauche » (c’est-à-dire celles menées par des gouvernements et des ministres socialistes) se compte par milliers. Et que n’a-t-on entendu à l’occasion de ces grèves et manifestations : corporatisme, refus de toute réforme, conservatisme pédagogique…

A la vérité ce à quoi nous assistons c’est au bal des hypocrites où sont-ils messieurs Darcos et Chatel et leurs réductions massives de classes et d’enseignants sous le prétexte incroyable que l’école n’est pas une question de moyens ?

Et si l’école n’est pas qu’une question de moyens, il en faut quand même si l’on veut répondre sur tous les plans et en premier lieu sur le plan pédagogique à la lutte indispensable et pros taire contre l’échec scolaires et les inégalités sociales dans l’appropriation des savoirs et l’obtention des diplômes.

Il faut refonder répéter à l’envie le Ministre Peillon mais pourquoi alors s’est-il perdu dans une réforme ratée des rythmes scolaires. Si la refonte des programmes, des méthodes, sir la formation et le renouvellement des modes d’exercice du métier d’enseignant sont une priorité pourquoi n’avoir pas commencé par cela ?

La lutte contre les inégalités sociales n’est pas un supplément d’âme c’est la condition de la réussite d’une école pour tous, de l’efficacité même de l’ensemble de notre système scolaire.

Il n’a pas une école à 2 vitesses, une qui marche bien et l’autre non, c’est l’ensemble de notre école qui est en échec de la maternelle à l’Université.

Si la connaissance est la clé du développement de demain et de l’émancipation de tous alors attendre d’un ministre la solution est suicidaire. Il faut que s’opère une prise de conscience collective et une mobilisation de tous. C’est la seule voie qui est devant nous pour sortir de l’ornière.

 

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