Autant
nous étions content de voir l’année 2013 s’achever, grâce à Nelson Mandéla, sur
une pensée universelle, profondément humaniste et rassembleuse, autant 2014
commence bien bas avec le buzz médiatique autour du sinistre Dieudonné. Voici
donc que l’humoriste préféré de Jean Marie Le Pen revient sur le devant de la
scène, suscite des adeptes avec sa « quenelle » honteusement nazie,
égraine un antisémitisme d’une violence telle qu’on peut se demander ce
qu’attend la justice pour réagir. L’antisémitisme, dont il importe peu de
savoir s’il est pré ou post colonial comme se le demande doctement Le Monde,
n’est pas une opinion, c’est un délit et ceux qui le propagent doivent être
poursuivis et condamnés. Ce n’est pas Manuel Valls qui doit s’occuper de cette
question, au risque de transformer Dieudonné en victime voire même en héraut de
la liberté d’expression. C’est à la Garde des sceaux, Christiane Taubira, du
haut de la stature morale qu’elle vient légitimement d’acquérir, qu’il revient
de donner des ordres au Parquet général pour poursuivre ce triste sire au nom
de la loi Gayssot ,
en y mettant toute l’autorité de l’Etat.
Persister
dans le choix de l’autoritarisme au détriment de la justice nous amène à nous
demander si on ne poursuit pas d’autres objectifs que la lutte contre le
racisme et l’antisémitisme. Cessons de jouer avec le feu. Dieudonné est une des
formes du combat lepéniste et plus largement populiste qui gangrène la société
française, cultive la haine et la division, dresse les victimes du système les
unes contre les autres et tente de substituer à la lutte de classes entre les
riches et les pauvres un affrontement
identitaire entre tous les dominés, mortifère pour tous. Ce sont les mêmes qui ne parlent plus d’ouvriers,
d’immigrés, de chômeurs mais de noirs,
d’africains, de maghrébins ou de roms.
Les mêmes qui nous expliquent que l’appartenance ethnique détermine forcément
des comportements vestimentaires, gastronomiques ou délictueux. Les mêmes, qui
après avoir dressé les français contre l’islam accusé de tous les maux notamment
d’être incompatible avec la démocratie, nous disent aujourd’hui qu’il faut
dresser les musulmans contre les juifs. Eric Zemmour et Dieudonné sont les deux
visages d’une même pensée, un « naturalisme social », qui fait de
l’homme un loup pour l’homme, et tente de les opposer les uns aux autres.
Mais
il y a loin de la coupe aux lèvres. La société française ce n’est pas cela.
Elle recèle des trésors de solidarité, une volonté de combattre la tentation raciste et
xénophobe, une capacité de résister à toutes les entreprises de division. Une
pétition circule sur internet pour demander à la Justice de classer la
« quenelle » comme un geste raciste.
La signer pour moi sera bien commencer l’année 2014 que je vous souhaite
belle, fraternelle et combative.
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