mardi 11 mars 2014

Avec les intermittents pour la culture !

Le Medef soutenu par la droite et les médias à leur service mène une campagne haineuse et mensongère contre le régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle.
Tout est bon ! Il coûterait trop cher à la collectivité, il ruinerait l’UNEDIC et entretiendrait une minorité de privilégiés contre la masse des chômeurs pour qui, c’est bien connu les patrons ont une tendresse débordante.
Un rapport parlementaire paru en 2013, les travaux d’universitaires reconnus ont fait litière de ces arguments. La suppression de ce régime ne rapporterait pas grand-chose à l’assurance chômage. A peine le 1/3 du milliard avancé par les patrons.
Quant aux privilèges il suffit de constater que le salaire annuel moyen des intermittents est de 8500 € par an !
Ils représentent 3,5 % des allocataires à l’assurance chômage et 3,4 % de la dépense. Ce qui ne parait pas scandaleux vis-à-vis des autres chômeurs et précaires.
En outre, les syndicats et la coordination ne viennent pas à la négociation avec la volonté de défendre le statut quo. Ils font des propositions pour mieux équilibrer sur 12 mois et 507 heures l’indemnisation, pour plafonner le cumul salaires et indemnités pour que le régime profite à ceux qui en ont le plus besoin, ou encore ils proposent d’intégrer les heures d’enseignement et d’intervention dans des cadres qui relèvent du régime général.
Les ministres Sapin et Filippetti ont pris l’engagement de défendre l’annexe 8 et 10. Fort bien, mais ils refusent de se mêler de la négociation sur les contenus des annexes.
Or si le Medef est intransigeant c’est pour obtenir au bout des discussions, comme en 2003, l’exclusion d’une nouvelle part des actuels intermittents. Laurence Parisot qui a fait mine de défendre le régime a en réalité lâché le morceau : elle propose d’en priver les techniciens pour le réserver aux artistes moins nombreux. Diviser pour mieux régner.
L’ambition du patronat est double : sur un plan économique il veut priver une partie de la population de la couverture chômage et faire baisser la charge de la protection sociale fondée sur la cotisation ; sur le plan politique il veut en finir avec ce qu’il considère comme un mauvais exemple de sécurisation de la flexibilité du travail, par un dispositif mutualisé et financé paritairement. Le patronat ne supporte pas de payer pour des employés sur lesquels il n’a aucun pouvoir.
Mais au-delà de ces considérations, il ne faut jamais oublier que ce régime spécifique a été créé pour rémunérer les artistes et les techniciens du spectacle parce qu’ils ne travaillent pas seulement quand ils sont sur scène ou sur un plateau de tournage. C’est l’ensemble de leur investissement créatif qui est pris en charge par la collectivité parce que la culture est un enjeu essentiel pour toute la société. Le patronat et la droite ne conçoivent la culture que soumise au marché et les artistes asservis à la loi du profit. Ces gens-là professent une haine incommensurable contre toute forme de soutien public à l’art. A contrario les politiques publiques culturelles apparaissent pour ce qu’elles sont : des outils d’émancipation humaine. La culture c’est en effet ce qui différencie l’humanité de l’animalité. J’y reviendrai.

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