mardi 11 mars 2014

MOBILISATION POUR LA CULTURE

« La crise ne rend pas la culture moins nécessaire, elle la rend plus indispensable. C'est la raison pour laquelle je réaffirme que la culture doit être une priorité majeure. J'affirme que le budget de la culture sera entièrement sanctuarisé. » 
Ainsi parlait François Hollande durant la campagne des présidentielles. 3 ans plus tard la réalité est cruelle : d’ambition commune point du tout, de priorité majeure que nenni, le budget sanctuarisé aux oubliettes ! Dès 2013 le budget du ministère de la culture connut une baisse sans précédent et on nous parle de -18 % d'ici 2017. Dans ces conditions comment voulez-vous que le gouvernement résiste au MEDEF sur le régime des intermittents alors qu'il lui a cédé sur tout le reste avec le pacte de responsabilité ?
Prenons acte de la récente prise de position de la Ministre de la culture contre le MEDEF sur le dossier de l'intermittence. Mais il faut mettre chacun devant ses responsabilités. On ne peut pas d'un côté dire que « la culture doit prendre sa part » des politiques d'austérité et de l'autre soutenir les luttes qui les combattent. Il faudra bien à un moment sortir de l’ambiguïté. Car la culture n’est ni une marchandise rentable ni un facteur de compétitivité. C’est d’abord un bien commun et un vecteur d'émancipation humaine. L'existence et le développement du service public de la culture est la clé de voute de la construction d'une alternative à ce monde vermoulu par les inégalités sociales, la concurrence entre les individus, le rejet de l'autre et le consumérisme qui anesthésie la création et la pensée. La culture c’est ce qui fait la différence entre l’homme et l’animal.
Il faut donc  redonner du sens et de l'ambition à nos politiques publiques de la culture conjointement assumées par l’État et les collectivités locales en renforçant le soutien à la création ; en garantissant aux artistes les moyens de vivre et de créer par des budgets publics conséquents et un régime d'assurance chômage mutualisé ; en partageant le sensible et la connaissance parce que c'est indispensable au « vivre ensemble » et au « faire société » ; en prenant conscience, dans notre univers mondialisé, que la rencontre des cultures peut changer chacune d'elles par la fréquentation des autres produisant ainsi une culture commune universelle libre et fraternelle.
Une telle ambition pour l'art et la culture ne concerne pas seulement les artistes et les acteurs culturels, c'est l'ensemble de la société qui doit être mobilisé pour résister à la désespérance et au retour de la barbarie, pour faire de la culture le moteur de la transformation sociale et la condition d'une démocratie citoyenne.
Il ne peut plus y avoir d'exception culturelle dans un océan de servitude, de régression sociale et d'obscurantisme idéologique. Se battre pour la culture c'est inscrire ce combat dans celui, plus large pour une autre politique de gauche. C'est pourquoi il faut participer aux rassemblements de cette semaine pour défendre l’art et la culture et leur redonner du sens et des moyens. Mais il faut aussi trouver ensemble une issue progressiste et émancipatrice à la crise.

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