vendredi 4 avril 2014

Municipales : premières remarques

L’enfumage médiatique a rarement atteint les sommets que nous avons constatés dans cet entre 2 tours des élections. Essayons donc d’y voir clair autour des principaux enseignements du 1er tour.
L’abstention en progression très sensible est beaucoup plus importante dans les zones d’influence de la gauche mais elle n’a épargné personne. Elle a désormais une double signification :
En premier lieu c’est le rejet des formes actuelles de la politique voire du système politique tout entier qui ne permet plus l’expression démocratique du citoyen ainsi que du pluralisme politique et idéologique qui caractérisent notre société. Cette distance vis-à-vis du politique est en même temps un appel à la refondation de notre république et de notre démocratie.
En second lieu c’est la sanction à l’égard des politiques d’austérité du gouvernement socialiste. La claque est considérable et beaucoup plus forte que prévue, notamment par les sondeurs qui entre parenthèses n’ont rien vu venir, ni l’ampleur de l’abstention-sanction, ni la percée du vote FN. Le cas de Marseille est à cet égard presque incroyable !
Cet échec du PS provoquera-t-il une prise de conscience de l’exécutif ? Rien n’est moins sûr. Les déclarations du Premier Ministre et des principaux dirigeants socialistes  cette semaine ont montré l’ampleur du décalage existant entre eux et le peuple français, entre ses attentes et l’acharnement mis par le pouvoir à mettre ses pas dans ceux de l’Europe libérale et austéritaire. Il faut espérer que les socialistes opposés à cette politique vont prendre leur place dans le débat public et l’action à gauche.
Ils en auront aussi l’occasion le 12 avril prochain lors de la manifestation anti austérité.
Ils auront à l’esprit que la sanction contre la gauche n’a pas été aveugle : malgré le silence assourdissant des grands médias des observateurs ont noté que le Front de gauche et le Parti communiste ont beaucoup mieux résisté que le PS à la vague bleu et bleu marine. C’est le cas en région parisienne où les prétentions socialistes à l’égard des maires communistes sont en échec, c’est le cas un peu partout où on constate que le Front de gauche commence, même si c’est encore un peu trop timide, à apparaitre comme une force nouvelle susceptible de redonner du sens et du souffle à la gauche.
Enfin sur le FN, certains semblent découvrir aujourd’hui la place qu’occupe désormais ce parti dans le paysage politique et idéologique.
A force de nier cette réalité et de méconnaitre la vraie nature du FN, ces pompiers pyromanes crient au feu et se complaisent dans un débat purement tactique opposant les tenants d’un front républicain sans existence réelle parce que sans contenu politique clair à ceux qui font semblant de renvoyer dos à dos la gauche et l’extrême droite pour mieux masquer les convergences bien réelles entre la droite sarkozienne et le rassemblement mariniste. Il y a urgence à mener la contre-offensive conte le FN mais aussi contre tous ceux, à droite qui n’hésitent plus à s’allier avec lui.
Je reviendrai sur cette question majeure.
En attendant il faut au 2e tour préserver partout où c’est possible les politiques publiques municipales en votant pour les listes de gauche tout en affirmant que ce vote porte toujours condamnation des politiques d’austérité.
Le combat continue !

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