lundi 7 avril 2014

Rassembler, mobiliser, convaincre.

Rassembler, mobiliser, convaincre.
« Circulez il n’y a rien à voir, je persiste et je signe », c’est en quelque sorte la réponse de François Hollande à la sanction électorale que lui ont infligé les français. Outre que cette décision est lourde de menaces pour les prochaines européennes, une telle attitude risque d’entretenir le désespoir et la résignation si nous ne réagissons pas à la hauteur des attentes exprimées.
Que nous ont dit les français(e)s ? Ils ont très massivement rejeté la politique du pouvoir, son incapacité à juguler le chômage, son obstination à mettre en œuvre docilement les politiques de réduction de la dépense publique et d’austérité décidés par la Commission Européenne, les marchés financiers et le Medef. Ils ont tout autant exprimé leur défiance à l’égard du système politique qui leur apparaît trop éloigné de leurs préoccupations réelles, totalement sourd aux messages qu’ils délivrent et aveugle aux situations dramatiques que vivent les millions de français atteints par la précarité et la pauvreté.
Les français ont plus que jamais l’impression que quoi qu’ils fassent, qu’ils votent ou s’abstiennent, qu’ils votent à droite ou à gauche, cela ne sert à rien puisqu’au bout du compte c’est le monarque républicain qui décide tout seul de la suite à donner à leur vote, de respecter ses engagements ou de ne pas le faire.
En l’occurrence le choix de Manuel Valls, le plus droitier, le plus autoritaire et le plus populiste des dirigeants socialistes, apparaît d’autant plus comme une provocation que sa première déclaration télévisée confirme clairement que son action s’inscrira dans la continuité de la politique menée jusqu’ici.
Alors que faire ? Rassembler, mobiliser, convaincre en apportant des réponses aux attentes des français. Ne nous y trompons pas, quel que soit leur comportement électoral, les français sont désespérément à la recherche d’une solution politique à leurs problèmes. Là est le nœud du problème auquel nous sommes confrontés : quelle perspective offrons-nous aux millions de français en mal de repères, au peuple de gauche totalement désorienté par l’obstination mortifère de l’exécutif socialiste ? Quelle alternative sommes-nous capables de construire avec eux afin de retrouver ensemble le chemin d’une authentique politique de gauche ?
Le 12 avril est une étape importante mais cela ne suffira pas. Dans l’immédiat il faut rassembler toutes les forces disponibles en France et en Europe pour imposer un changement de cap économique et social. Au-delà, il faut s’atteler sans attendre à la reconquête d’une hégémonie culturelle en réinventant à l’aune des défis d’aujourd’hui, les valeurs de partage, de solidarité et de développement durable, en donnant un nouveau souffle démocratique au tryptique « liberté, égalité, fraternité » dont on ne perçoit plus le lien indissoluble qui les réunit. La fraternité ne peut exister sans l’égalité des droits et ceux-ci sans la liberté de leur exercice.
C’est pourquoi, il faut s’attacher à la fabrique coopérative et citoyenne d’une alternative progressiste, sociale et écologique, culturelle et émancipatrice en affrontant clairement les forces obscures du capital et de la barbarie désormais réunies

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire