lundi 8 septembre 2014

Quel avenir pour le Front de gauche ?

Le Front de gauche est à un tournant de sa jeune histoire. Après une année difficile pour lui, un débat s’est instauré sur son avenir et c’est bien normal. Non qu’il soit en échec ; Il a créé un immense espoir en 2012 et nul n’imaginait qu’il pouvait renverser la table en si peu de temps. Il faut donc l’inscrire dans la durée et réfléchir ensemble à une dynamique nouvelle. Dans la crise très grave où la politique de droite du gouvernement Hollande -Valls plonge notre pays, nous n’avons pas le choix : nous avons besoin du Front de gauche. Les français-e-s, singulièrement ceux qui se reconnaissent dans la gauche, ont besoin de réponses de fond aux immenses et graves questions que la situation économique, sociale et politique du pays leur pose jusque dans leur vie quotidienne. Et leurs préoccupations n’ont pas grand-chose à voir avec les enjeux partisans des appareils politiques, quelles qu’ils soient, qui les dépassent et qu’ils rejettent.
Le FG est donc devant une lourde responsabilité. Il doit être capable tout à la fois de mener de manière radicale, claire et offensive la critique et le combat contre la politique gouvernementale et la construction citoyenne d’une alternative crédible à cette politique afin de redonner à notre peuple l’espoir, la confiance et la force de porter cette alternative.
Pour cela il faut bien sûr que le FG agisse en toute indépendance vis-à-vis du PS. Mais cette prise de distance suffit-elle ? Non car Il faut aussi rassembler les électeurs, les militants et les élus socialistes (et écologistes) opposés à la politique gouvernementale droitière pour construire l’alternative nécessaire. Souvenez-vous de 2005 où le non de gauche a gagné parce que nous avons convaincu une majorité de l’électorat du PS contre l’avis de sa direction.
De même, je ne pense pas qu’il faille opposer le rassemblement de la gauche au rassemblement du peuple.  L’histoire politique de ce pays montre qu’il y a toujours eu une dialectique entre un processus initié par une gauche de rupture et de transformation sociale et la mise en mouvement de son peuple.  Par contre je partage l’idée qu’il faut repenser les formes d’organisation et d’intervention des partis politiques et de la politique elle-même en mettant au cœur non les partis mais les citoyens eux-mêmes. Le FG est particulièrement concerné par ce renversement nécessaire de la pratique afin de réhabiliter la politique bien mise à mal. Seule cette démarche permet de combattre le FN, sa haine et sa volonté de diviser.
L’enjeu central pour le FG afin d’être le moteur d’un rassemblement majoritaire à gauche est d’éclairer l’avenir en montrant qu’il existe une voie différente à gauche : celle qui refuse la soumission à l’ordre libéral, l’austérité généralisée et l’abaissement du travail au profit du capital ; celle qui n’oppose pas l’offre, à condition qu’elle définisse un modèle de développement social et écologique, à la demande, pourvu qu’elle s’appuie sur l’égalité et les services publics ; celle qui valorise l’humain, son émancipation et son épanouissement, sa formation et ses droits à la ville comme au travail, sa capacité de création et d’innovation ; celle enfin d’une 6e République qui fera de la démocratie directe l’outil de la conquête citoyenne de tous les pouvoirs, du local au global, dans la cité comme dans l’entreprise.
Pour tout cela le Front de gauche doit avoir un avenir.

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