lundi 1 septembre 2014

Terre de festivals ? La gauche et la culture.

Le climat délétère dans lequel s’ouvre la saison des festivals est à mettre totalement au compte du gouvernement. L’attaque contre le régime des intermittents du spectacle, véritable coup de poignard dans le dos de la culture, n’est malheureusement que le dernier en date d’une longue série qui, depuis 2012, réduit les politiques publiques de l’art et de la culture à un véritable champ de ruines.
Jamais ce pouvoir n’a fait de la culture une priorité. Au contraire il considère que « la culture doit prendre sa part de l’effort ». Non content de baisser drastiquement les crédits de l’Etat, il contraint les collectivités à diminuer leur soutien à la culture, devenu pourtant vital. En baissant les dotations à nos collectivités, en projetant de leur enlever la compétence générale, en voulant imposer une réforme territoriale antidémocratique, ce pouvoir restera dans l’histoire comme celui qui engage nos territoires et leurs populations dans un immense processus de déculturation.
Par contre la Ministre de la culture ne cesse de se féliciter que « la culture ça rapporte ». Elle a même commandé une étude pour montrer qu’elle contribue fortement à la richesse nationale. Mais elle laisse Google, Amazon et leurs pareils, mettre la main sur notre patrimoine en toute impunité  et sans payer d’impôts.
Quand on est de gauche la culture n’est pas une marchandise. Elle n’a pas pour vocation de « rapporter ». Elle n’est pas non plus un secteur de l’action publique comme un autre. Elle donne le sens de la politique gouvernementale. Considérer la culture comme une ligne de plus dans le calcul du PIB révèle le sens, libéral et austéritaire, de la politique qui est conduite.
Quand on est de gauche la culture est un formidable outil d’émancipation humaine au service de la construction d’une société solidaire qui combat tous les obscurantismes, toutes les formes de domination et d’aliénation.
A l’heure où nous sommes confrontés à une perte du sens même de notre avenir et où des formes nouvelles de barbarie menacent notre horizon, le pouvoir socialiste choisit le ralliement sans condition aux forces de la marchandisation généralisée. Il facilite ainsi un face à face mortifère entre le néolibéralisme mondialisé, destructeur d’humanité, de culture et de nature et le national-populisme, chronique annoncée d’un totalitarisme pour les temps qui viennent.
Le seul moyen de refuser ce choix impossible est d’engager une nouvelle voie transformatrice authentiquement de gauche.
Et pour cela, il faut donner du souffle à l’imaginaire et à la création, au partage du sens et du sensible, à la reconnaissance de la diversité dans la relation à l’autre.
Cela s’appelle une politique publique de l’art et de la culture. C’est à cela qu’une gauche digne de ce nom doit s’atteler. C’est ce que, décidemment, ce gouvernement a perdu de vue.
Mais nous sommes nombreux à gauche à prendre les choses en main. Nous avons toujours l’ambition de permettre à chacun(e) quelles que soient son origine sociale et son appartenance territoriale, de créer et de s’approprier les ressources artistiques et culturelles nécessaires à son épanouissement et à son émancipation afin de prendre le pouvoir dans la cité comme dans l’entreprise. C’est ainsi qu’un peuple écrit sa propre histoire.

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