Chaque jour
qui passe contribue au délitement du pacte républicain et à l’aggravation de la
crise ouverte de notre démocratie.
Ainsi de la
répression disproportionnée qui s’est abattue sur les manifestations contre le
barrage de Sivens. La mort de Rémi Fraisse ne relève pas de l’accident
malheureux mais de la décision des autorités politiques et policières
d’utiliser, fait unique dans le genre, des grenades offensives. C’est une
atteinte très grave aux droits garantis par la constitution et à l’exercice des
libertés publiques.
De même la
haine et la répression qui se déchainent contre les syndicats, singulièrement
la CGT, contre les luttes sociales, le droit de manifester et de faire grève,
posent le problème plus général du fonctionnement de notre démocratie qui ne
peut plus s’exercer seulement le jour de l’élection. C’est chaque jour que les
citoyen-ne-s doivent pouvoir intervenir et participer, à l’élaboration et à la
mise en œuvre des décisions qui les concerne en premier lieu.
Autre fait
très inquiétant : la corruption mise à jour dans le monde politique ou
encore les fraudes fiscales et sociales pratiquées par des banques et des
entreprises ne trouvent pas dans le fonctionnement actuel de la justice de
réponse claire. Comment une société peut-elle accepter que des élus puissent
rester en fonction, voire être réélus quand ils sont soupçonnés et parfois déjà
condamnés pour manquement grave à la gestion des fonds publics ? Nous ne pouvons
plus fermer les yeux sur ces faits qui choquent profondément ceux qui
désespèrent de la politique et de son incapacité à résoudre leurs problèmes. De
même comment des banques ou des entreprises prises la main dans le sac de
l’évasion fiscale ou de la fraude sociale peuvent-elles continuer impunément
leurs activités ? Le Medef, prompt à mettre en cause les droits sociaux
des salariés et des chômeurs, est silencieux sur ces questions ainsi que le
Président de la commission européenne, Premier ministre du Luxembourg quand il
a couvert cette évasion fiscale.
Là encore
cela appelle la refondation d’une République exemplaire au sens où elle
donnerait à la justice une indépendance réelle et les moyens réglementaires et
matériels de s’exercer démocratiquement et efficacement en France et en Europe.
Et puis il y
a les médias qui exercent un magister de la pensée et des idées à sens unique,
celui du libéralisme auquel s’ajoutent ces derniers temps la valorisation du
populisme comme si ces deux-là s’entendaient comme larrons en foire. A quand
une réappropriation citoyenne des médias ?
Enfin il
faut dénoncer la banalisation du discours raciste : quand l’entraineur
d’un club de ligue 1 de football réduit les joueurs noirs à leur dimension physique
et leur dénie toute intelligence, le ministre des sports parle de
« maladresse » ( !!!) et le football professionnel serre les
rangs. Il y a décidément quelque chose de pourri par le fric dans ce sport où
il est grand temps d’y faire pénétrer le souffle d’une autre conception de la
pratique sportive, humaine, fraternelle et émancipatrice.
La liste est
longue de ce qui gangrène la démocratie et la République. Mais elle alimente
aussi la nécessité pour notre peuple de se réapproprier la politique et
d’investir un champ, le pacte républicain, afin que notre peuple cesse d’être
gouverné mais qu’il exerce lui-même sa souveraineté.
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