mardi 6 janvier 2015

L’immigration n’est pas un problème mais une chance.

Un spectre hante la France et l’Europe : des hordes d’immigrés nous envahiraient pour profiter de notre protection sociale, s’attaquer à notre identité, voler nos emplois et nos femmes !
En Allemagne voici revenu le temps de la haine xénophobe, en Angleterre celui de l’isolement insulaire. En France, des le Pen à Sarkozy, de Zemmour à Finkelkraut, de Soral à Dieudonné, c’est le fantasme du « grand remplacement ». Au peuple français de « souche » ( ?) blanc et chrétien se substitueraient un peuple black-beur et musulman ! Espérons que le discours récent d’Hollande, au demeurant fort timide, va calmer les Valls, Cazeneuve et autre Joffrin qui n’ont pas hésité à participer à ce concert crépusculaire, légitimant la sinistre musique lepéniste.
Car le fantasme est à l’exact opposé de la réalité : les migrations concernent aujourd’hui 3,1 % de la population mondiale alors qu’en 1900 elle faisait bouger 5 % de cette même population. Seul 35 % des migrants vont du Sud vers le Nord, 40 % du Sud vers le Sud et le reste du Nord vers le Sud. En France, de 1962 à aujourd’hui, le nombre d’immigrés a augmenté de 2 % et il entre en France deux fois moins de migrants qu’en Allemagne, clandestins compris. Les flux dans notre pays sont permanents depuis 10 ans. Sur environ 265000 migrants qui viennent chez nous chaque année il y en a un peu plus de 90000 au titre du regroupement familial, environ 18000 au titre des dérogations accordées aux entreprises et aux exploitations agricoles, 75000 sont des étudiants et des chercheurs et le reste relève de l’humanitaire et du droit d’asile.
C’est de l’avis de tous ridiculement faible au regard des besoins. 45 % de ces entrants sont des européens, 30 % viennent des pays du Maghreb et 10 % d’Afrique subsaharienne. Vous avez dit invasion et « grand remplacement » ?
Allons plus loin : des études concordantes en Europe montrent que les étrangers, loin de coûter, rapportent à la collectivité. En France durant la décennie 2000 les étrangers ont payé 60 milliards de cotisations sociales et ont perçu en prestations 48 milliards. La collectivité a donc bénéficié de 12 milliards !
Et je ne vous parle pas des richesses qu’ils ont contribué à créer, de la démographie dont ils ont réduit le déficit chronique, enfin de leur apport culturel, artistique et sportif à notre pays.
Poussons encore le raisonnement : alors que le capital circule librement pourquoi cela serait-il interdit aux êtres humains ? Toutes les études s’accordent à dire que si on ouvrait les frontières dans le cadre d’une coopération fondée sur l’harmonisation par le haut des droits humains, cela bénéficierait à tous. Les pays riches seraient obligés de repenser le monde sur un mode égalitaire, cela ferait baisser les tensions et les guerres, inciterait à faire reculer les égoïsmes nationaux, favoriserait la reconnaissance de l’autre, la relation et le dialogue entre les cultures. Et contrairement aux idées reçues tous les spécialistes pensent que cela ferait baisser le nombre de migrants. La mondialisation se déclinerait à partir d’une trilogie que nous connaissons bien : la liberté de circuler serait fondée sur l’égalité des droits et la fraternité entre les êtres humains.
A propos de fraternité, … bonnes fêtes et à l’an que ven !

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