La
formidable victoire de Syriza appartient au peuple grec. Il reste à faire
respecter son vote. Nous savons combien c’est difficile puisqu’en 2005 les
français se sont fait voler leur non au traité constitutionnel européen. Les
grecs vont donc avoir besoin de toute notre solidarité et en retour leur combat
profitera à tous ceux qui cherchent à ouvrir une alternative progressiste aux
politiques libérales et austéritaires. Rien n’est facile : Syriza, du fait
du refus du KKE, a été obligé de s’allier à un parti certes anti-austérité,
mais nationaliste et xénophobe. C’est une contradiction qu’il doit gérer mais
il reste que c’est le programme de Syriza qui s’applique.
Le FN de
Marine le Pen, toute honte bue, a tenté de s’approprier la victoire de Syriza alors que ce parti de
gauche est aux antipodes de ce que représente le FN. Il n’y a chez Syriza nulle tentation de repli nationaliste, nulle
volonté de rompre la solidarité avec les peuples d’Europe, nul désir de quitter
la zone euro. Il n’y a pas chez eux la moindre trace de xénophobie. Le
gouvernement Tsipras va accorder aux immigrés qui le souhaitent la nationalité
grecque, les mêmes droits sociaux et le droit du sol à leurs enfants.
Le FN
collabore à Bruxelles avec le Laos qui a été membre du gouvernement Papandréou-Samaras
et a tout cédé à la Troïka. A l’inverse A. Tspiras met en œuvre un programme
social en direction des plus pauvres, l’augmentation du smic, la relance de
l’emploi et des services publics.
Mais le FN
n’est pas seul à tenter de s’identifier à Syriza. Qui n’a pas été choqué par
l’indécence des dirigeants socialistes qui se sont félicités du succès de
Syriza et qui ont juré la main sur le cœur que s’ils étaient grecs ils auraient
voté pour A. Tsipras. Jetant le PASOK aux poubelles de l’histoire ils sont prêts
désormais à tout accorder à la Grèce. Malheureusement pour Cambadélis, Le Roux,
Dray et autres Bartelone, Hollande et
Moscovici ont clairement indiqué qu’il fallait que la Grèce « respecte les
engagements qu’elle avait pris ». L’Elysée,
Matignon et Solferino ont d’ailleurs toujours refusé de recevoir et de discuter
avec A. Tsipras.
Allons !
Un peu de pudeur chers camarades et quand Jean-Marie le Guen déclare sans rire
que Tsipras est plus proche de Hollande que du Front de gauche, il faut se souvenir qu’aux
européennes le PS soutenait Martin Schultz partisan de la rigueur budgétaire, alors
que A. Tsipras était le candidat anti-austérité
du parti de la gauche européenne qu’il copréside aux côtés de Pierre Laurent.
La morale de
cette histoire ? Nous savons depuis Jean Cocteau (Antigone d’après
Sophocle) que lorsque « les mystères vous dépassent il faut feindre d’en
être les organisateurs » ou pour se référer à Racine (Britannicus)
« il faut embrasser son rival pour mieux l’étouffer ». Ne soyons donc pas dupes mais félicitons nous
que les lignes bougent et que notre bataille politique peut et doit encore les
faire bouger. Parce que la victoire de Syriza est d’abord un formidable point
d’appui en Europe pour les forces antilibérales, en particulier en France où le
rassemblement anti-austérité reste à construire.
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