lundi 18 mai 2015

Europe : l'avenir de tous les dangers

La victoire des conservateurs et la progression des populistes en G. B., le durcissement de Bruxelles à l’égard de la Grèce, la persistance de la tension avec la Russie à propos de l’Ukraine et l’aveuglement scandaleux des dirigeants européens à l’égard des migrants fuyants les zones de conflits constituent autant de faits qui ne laissent pas d’inquiéter sur l’avenir de l’Europe.
Soyons clairs je ne suis pas de ceux qui rêvent d’un effondrement de l’idée européenne. Je ne crois pas qu’il serait synonyme de la disparition du capitalisme. Je crois même le contraire. Les temps qui suivront seront ceux de tous les dangers : replis nationalistes et conflits ethniques, risques de guerre en premier lieu avec notre puissant voisin de l’est, décomposition régionalistes des nations, régression sociale et démocratique… les peuples d’Europe ont tout à perdre : la paix, les coopérations économiques et culturelles, la possibilité de construire l’espace démocratique nécessaire pour affronter ensemble les défis sociaux et écologiques, les révolutions numériques et citoyennes qui nous attendent au 21e siècle.
Dire cela c’est dire à quel point l’Europe actuelle, austéritaire, inégalitaire et autoritaire que les libéraux de toutes obédiences s’acharnent à nous imposer ne correspond pas aux aspirations des peuples et doivent être combattus : ainsi de la brutalité des politiques conduites par la Troïka et par la droite Allemande avec un suivisme aveugle de l’exécutif français ; ainsi du chantage exercé par les conservateurs anglais qui menacent de prendre le large si on n’accorde pas à la place financière de Londres un rôle central dans un marché unique financiarisé et dérégularisé ; ainsi du comportement odieux de Merkel, Hollande et Junker vis-à-vis de la Grèce. Ils exigent des réformes libérales du marché du travail et des retraites, toujours plus d’austérité et ne veulent pas des propositions grecques de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale alors qu’une partie de la dette grecque est illégitime parce qu’elle est issue de prêts contractés à des taux d’usurier par des banques françaises et allemandes.
A l’inverse l’Allemagne (à qui l’on a effacé sa dette en 1953) refuse tout remboursement de sa propre dette de guerre à la Grèce. Tout se passe comme si Merkel et Hollande avaient décrété, contre toute démocratie, que la Grèce devait céder. Ils savent que leur politique est tellement impopulaire qu’elle ne résisterait pas à la réussite d’une expérience contraire.
Ainsi de la volonté d’imposer à la Russie une solution autoritaire à la crise ukrainienne alors que seule la démocratie doit permettre aux ukrainiens d’en finir avec une guerre civile qui ne profite qu’aux oligarchies proches de la finance européenne.
Ainsi enfin de l’inhumanité avec laquelle les dirigeants européens refusent d’accueillir des populations qui fuient des combats où nous avons pourtant des responsabilités. De même le projet de mettre en cause la libre circulation des personnes à l’intérieur de l’Europe comme leur accès aux droits sociaux est tout aussi inhumain.
Je disais la semaine dernière que nous vivons le temps de l’imposture. Nous vivons aussi le temps du cynisme. Celui des puissants à l’égard des petits. Aux peuples d’Europe, comme ils l’ont déjà fait dans leur histoire, de leur rappeler que le temps des privilèges est révolu.


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