La victoire
des conservateurs et la progression des populistes en G. B., le durcissement de
Bruxelles à l’égard de la Grèce, la persistance de la tension avec la
Russie à propos de l’Ukraine et l’aveuglement scandaleux des dirigeants
européens à l’égard des migrants fuyants les zones de conflits constituent
autant de faits qui ne laissent pas d’inquiéter sur l’avenir de l’Europe.
Soyons
clairs je ne suis pas de ceux qui rêvent d’un effondrement de l’idée
européenne. Je ne crois pas qu’il serait synonyme de la disparition du
capitalisme. Je crois même le contraire. Les temps qui suivront seront ceux de tous les dangers : replis nationalistes et conflits
ethniques, risques de guerre en premier lieu avec notre puissant voisin de l’est,
décomposition régionalistes des nations, régression sociale et démocratique…
les peuples d’Europe ont tout à perdre : la paix, les coopérations économiques et culturelles, la possibilité de construire l’espace démocratique nécessaire pour affronter ensemble les défis sociaux et écologiques, les révolutions numériques et citoyennes qui nous attendent au 21e
siècle.
Dire cela
c’est dire à quel point l’Europe actuelle, austéritaire, inégalitaire et autoritaire
que les libéraux de toutes obédiences s’acharnent à nous imposer ne correspond pas
aux aspirations des peuples et doivent être combattus : ainsi de la
brutalité des politiques conduites par la Troïka et par la droite Allemande
avec un suivisme aveugle de l’exécutif français ; ainsi du chantage exercé
par les conservateurs anglais qui menacent de prendre le large si on n’accorde
pas à la place financière de Londres un rôle central dans un marché unique
financiarisé et dérégularisé ; ainsi du comportement odieux de Merkel,
Hollande et Junker vis-à-vis de la Grèce. Ils exigent des réformes libérales du
marché du travail et des retraites, toujours plus d’austérité et ne veulent pas
des propositions grecques de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale alors
qu’une partie de la dette grecque est illégitime parce qu’elle est issue de
prêts contractés à des taux d’usurier par des banques françaises et allemandes.
A l’inverse
l’Allemagne (à qui l’on a effacé sa dette en 1953) refuse tout remboursement de
sa propre dette de guerre à la Grèce. Tout se passe comme si Merkel et Hollande
avaient décrété, contre toute démocratie, que la Grèce devait céder. Ils savent
que leur politique est tellement impopulaire qu’elle ne résisterait pas à la
réussite d’une expérience contraire.
Ainsi de la
volonté d’imposer à la Russie une solution autoritaire à la crise ukrainienne
alors que seule la démocratie doit permettre aux ukrainiens d’en finir avec une
guerre civile qui ne profite qu’aux oligarchies proches de la finance
européenne.
Ainsi enfin
de l’inhumanité avec laquelle les dirigeants européens refusent d’accueillir
des populations qui fuient des combats où nous avons pourtant des
responsabilités. De même le projet de mettre en cause la libre circulation des
personnes à l’intérieur de l’Europe comme leur accès aux droits sociaux est tout
aussi inhumain.
Je disais la
semaine dernière que nous vivons le temps de l’imposture. Nous vivons aussi le
temps du cynisme. Celui des puissants à l’égard des petits. Aux peuples
d’Europe, comme ils l’ont déjà fait dans leur histoire, de leur rappeler que le
temps des privilèges est révolu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire