La mise en
accusation de la FIFA où la corruption a été érigée en système, est une
entreprise salutaire qu’il faut mener à terme. Il faut combattre plus largement
l’emprise de l’argent sur ce très beau sport né avec le monde ouvrier,
industriel et urbain au 19e siècle.
Je ne suis
pas de ceux, en effet qui jettent le bébé avec l’eau sale du bain. Le football
n’est pas, par essence, responsable des dérives actuelles. Je dirai même que
c’est l’inverse qui est vrai.
C’est parce que
ce sport est le plus populaire de tous que les forces de l’argent se sont
voracement jeté dessus avec le cortège de violence, d’inégalité et de
corruption qui accompagne systématiquement la domination de la finance, quelle
que soit la cible visée.
Mais le
poids de l’argent ne m’empêche pas de m’enthousiasmer devant par exemple le
très beau jeu collectif offert par le Barça et la Juventus lors de la finale de
la ligue des champions, avec des gestes parfois extraordinaires de ces
véritables artistes que sont Messi, Iniesta, Neymar, Pirlo, Pobga ou Buffon.
Cela ne
m’empêche pas aussi de me passionner pour le mondial féminin qui se déroule au
Canada. Je me félicite de l’irruption féminine dans le football parce qu’elle
corrige le seul facteur qui empêche ce sport d’être réellement et totalement
universel. L’apport féminin, en outre, introduit un football moins physique et
plus créatif. Quel plaisir de voir jouer cette équipe de France féminine dont
le jeu léché, techniquement et tactiquement, doit servir d’exemple à tous,
garçons et filles, qui jouent tous les week-ends sur les milliers de terrains
qui sont autant de lieux de rassemblement et de liens sociaux pour des millions
de nos concitoyens. C’est un scandale médiatique de plus que la marginalisation
du mondial féminin sur W9 et sur Eurosport. Là aussi c’est l’argent de la
publicité qui décide.
Le football
fait rêver les jeunes en particulier ceux issus des quartiers populaires. Il
représente une exultation jubilatoire du corps, un désir d’épanouissement personnel,
un idéal de solidarité et le terrain d’une sociabilité durable. Parce que le
football est un sport complet alliant exploit individuel et effort collectif,
où chacune et chacun, petit ou grand, créatif ou défensif, buteur ou gardien
peuvent y trouver leur place. C’est un phénomène social total parce qu’il
permet aux populations d’une nation ou d’une ville de s’identifier à une
équipe, à un style de jeu, qui est souvent la métaphore d’une représentation de
soi et d’une manière d’être en société.
Enfin le
football comme tous les sports, contribue à la pacification des rapports
sociaux et des relations entre les peuples et les nations. Avez-vous remarqué qu’en
temps de guerre les rencontres sportives sont immédiatement sacrifiées.
Pour toutes
ces raisons il est indispensable que les acteurs du football, joueurs, amateurs
ou professionnels, dirigeants bénévoles ou non, supporters ou simple amoureux
du ballon rond, se mobilisent pour en finir avec le poids mortifère de l’argent
sur un sport qui est d’abord une pratique généreuse, humaine et culturelle.
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