jeudi 9 juillet 2015

Soumission

Face à l’empire étatsunien qui se permet d’écouter les dirigeants de la République Française depuis des années, le gouvernement a réagi très mollement en se contentant de taper sur les doigts de l’Ambassadrice des USA. François Hollande s’est même entretenu, parait-il cordialement, au téléphone avec Barak Obama.
Pourquoi une telle attitude de soumission ?
La domination des USA est désormais très sérieusement mis en cause par de grands ensembles que sont la Chine, l’Inde, la Russie ou bien encore l’Amérique Latine.
Totalement décrédibilisés par les guerres du Golfe successives dont on paye au prix lourd les conséquences, ils connaissent les pires difficultés pour imposer leur vue au Moyen-Orient. C’est sans doute pourquoi les USA ont jeté leur dévolu sur l’Europe.
Il tente de lui imposer un traité de libre-échange (le très confidentiel TAFTA) qui veut nous soumettre à ce qu’Hillary Clinton nomme un « OTAN économique ». Ce traité veut remplacer le droit public par des tribunaux privés d’arbitrage subordonnés à leurs multinationales, notamment les géants de l’internet qui, sous prétexte de liberté d’entreprendre, se comporte sans foi ni loi, en terrain conquis. C’est à une véritable guerre économique que se livrent les américains en vue de vassaliser l’Europe. C’est là que se situe la raison du vaste système d’écoute que la NSA a installé au cœur de Paris et dont la France tolère l’existence.
Cette entreprise doit leur être utile quand on sait que Général Electric vient de mettre la main sur Alsthom et que deux banques américaines sont derrière Drahi l’homme qui après avoir absorbé SFR tente la même opération sur Bouygues Télécom. Nous sommes donc très loin de l’actuelle opération de banalisation de ces écoutes.
Même esprit de soumission des autorités européennes à l’égard du FMI qui tente de dicter sa loi à la Grèce avec la complicité active des gouvernements allemands et français. De la même façon que les USA foulent aux pieds tous les principes de liberté individuelle comme d’indépendance des Etats, les dirigeants européens se moquent totalement des principes de démocratie et de souveraineté des peuples.
Voilà un pays, la Grèce, qui s’est dotée librement d’un gouvernement avec pour mandat de trouver une autre voie que l’austérité pour sortir de la crise qu’il traverse. Eh bien non ! les jusqu’au-boutistes de Bruxelles, Berlin ou Paris veulent imposer des reculs sociaux aux grecs et épargner la responsabilité des banques dans la fabrication de la dette grecque.
En asphyxiant financièrement ce pays c’est à une véritable tentative de coup d’état que se livre la troïka même si les méthodes sont différentes que celles que nous avons connues au Chili ou ailleurs.
Au sein même de l’Europe, il y a la volonté de soumettre un peuple et donc tous les peuples à la loi du plus fort, celle des marchés financiers que se moque bien de la démocratie et de la souveraineté.
« Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre » avait dit en son temps Karl Marx. Nous ne saurons en effet être libres si nous ne combattons pas cet esprit de soumission qui guide nos gouvernants soit pour se soumettre à plus fort qu’eux soit pour soumettre plus petit qu’eux à leur volonté.
 

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