vendredi 18 septembre 2015

Migrants : le réflexe citoyen

Ce qui est en train de se passer en Europe face à l’afflux des migrants fuyants les guerres, est une véritable leçon de choses.
Les dirigeants européens ont, durant de longs mois, refusé de voir la réalité en face. Les guerres et les conflits au Moyen-Orient ? Aucune responsabilité ! Les morts par milliers en méditerranée ? C’est la faute aux passeurs ! Une crise humanitaire ? « Cachez ce sein que je ne saurai voir » !
La tartufferie n’a eu d’égale que l’égoïsme dont ont fait preuve tous les dirigeants européens alliés pour la circonstance aux populistes et xénophobes de tous poils qui fleurissent sur notre continent.
Mais l’action des forces progressistes et humanitaires a fini par avoir en partie raison de cette obstination.
La vérité perce enfin sur les responsabilités dans les conflits qui déchirent le Moyen-Orient, de l’Afghanistan à la Lybie en passant par la Syrie et l’Irak. De même l’idée que c’est la fermeture des frontières qui favorise les passeurs et provoquent les drames et non l’inverse.
L’image d’Aylan, corps sans vie échoué sur une plage, a bouleversé à juste titre nos concitoyens européens. C’est leur mobilisation qui a conduit plusieurs hauts responsables de l’UE à bouger. Au passage il n’est pas inutile de constater une fois de plus que l’imaginaire est indispensable à l’émergence d’une prise de conscience collective.
Un mouvement citoyen s’est levé partout en Europe, y compris en Hongrie, pour imposer le passage et l’accueil des réfugiés. Démonstration est faite que les combats perdus sont ceux que l’on ne mène pas et que l’intervention citoyenne peut soulever des montagnes.
Voilà que le couple franco-allemand prend le contrepied des discours qu’ ont longtemps tenus Merkell, Hollande, Valls et Cazeneuve. Mais soyons lucides en même temps : la schizophrénie ambiante continue. Il nous faut donc nous engouffrer dans la brèche et continuer notre action pour que chacun joigne l’acte à la parole. D’autant plus que le gouvernement français parle de 25 000 réfugiés, 30 fois moins que les allemands et qu’il ne prévoit aucun moyen supplémentaire pour aider les communes à organiser cet accueil. Sans parler de l’absence d’initiative en faveur de la résolution des conflits au Moyen Orient.
Quant à l’Allemagne dont les citoyens montrent l’exemple, nous savons bien que leurs dirigeants, politiques et patronaux voient dans cet afflux de migrants le moyen de faire face à la crise démographique et du marché du travail qui les atteint.
En France notre combat est d’autant plus indispensable que le poids des idéologies populistes et xénophobes pèsent lourdement sur les consciences. Un sondage nous apprend que 56 % des français refuse que la France ouvre ses frontières. Les électeurs du FN et de l’UMP sont très massivement à l’origine de ce rejet.
Participons donc aux efforts des collectivités et des associations qui se mobilisent chaque jour un peu plus nombreux. Opposons-nous au discours de haine et d’exclusion de Marine le Pen qui, dixit son père, a été « jeanmariste » dans son intervention à Marseille. Dénonçons également les propos de Ciotti, Sarkozy et quelques autres qui en rajoutent sans vergogne dans le même registre.
C’est dans cette mobilisation citoyenne et cette bataille des idées que se situent le cœur du problème auquel nous sommes confrontés et le moyen de le résoudre.

 


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