vendredi 18 septembre 2015

Une rentrée de tous les dangers

3 questions marquent la rentrée. La plus dramatique sur le plan humain est celle des réfugiés qui fuient les guerres, campent, et parfois meurent,  aux portes de l’Europe.
Quoi qu’en disent certains les migrations ont toujours existé et elles continueront d’avoir lieu. Elles ont été, elles sont et seront toujours des facteurs d’échanges entre les êtres humains, de coopération et de développement sur tous les plans pour l’humanité toute entière.
Ce sont les rapports de domination dans lesquels ces migrations ont lieu, les crises et les conflits, qui sont à l’origine des drames humains et non la migration elle-même. Dans un monde de paix, de co-développement équitable et durable, de démocratie locale et globale, la liberté de circuler, le choix pour chacun-e- de rester ou de bouger apparaitront non un problème mais une source commune de richesse.
L’Europe qui s’érige, au mépris de son histoire, en forteresse fermée au monde n’est concernée que par une toute petite partie des mouvements actuels. Son comportement est d’autant plus scandaleux qu’elle porte une responsabilité écrasante dans les guerres à l’origine de la crise humanitaire exceptionnelle que nous connaissons. Or c’est la fermeture qui provoque le trafic des passeurs et non l’inverse.
Accueillir et rétablir les voies légales à cet accueil est essentiel. Pour des raisons d’abord humanitaires. Nous l’avons bien fait hier lors de la « Rétirada » espagnole, pour le rapatriement des « Pieds noirs » ou encore pour les « boat-people ».
Pourquoi pas aujourd’hui ? Sommes-nous à ce point sous la pression de l’extrême droite ? Quelle honte pour un continent qui se croit à l’origine de la civilisation !
La 2e question c’est le débat sur le coup d’Etat financier commis par la Troïka contre la Grèce. C’est un échec douloureux pour nous tous mais je ne serai pas de ceux qui crient à la trahison et brulent aujourd’hui ce qu’ils adoraient hier. En outre, je ne tomberai pas dans le piège souverainiste, mortifère pour la gauche. Là aussi l’influence du FN est lourde et je condamne sans réserve l’attitude de J. Sapir. Je préfère me poser les bonnes questions : ne doit-on pas intégrer le combat européen dans celui que nous menons sur le plan national. Il est urgent de construire un autre rapport de force en France, en Europe et dans le monde. Plus personne ne peut se battre seul pour construire une alternative aux politiques néolibérales d’austérité et de régression sociale et culturelle, pour imposer des régulations mondiales sur des sujets tels que l’écologie, les migrations ou les biens communs, pour inventer une démocratie nouvelle au cœur de nos actions. La lutte des classes au 21e siècle sera internationaliste et citoyenne ou ne sera pas.
Le 3e sujet est plus franco-français et concerne l’avenir de la gauche. L’université d’été du PS à la Rochelle a franchi un pas qualitatif dans la transformation de cette force politique en parti démocrate à l’orientation néo-libérale désormais clairement affichée et assumée. A-t-il pris la mesure du fait qu’il ouvre ainsi un véritable boulevard au national-populisme qui tente d’apparaître comme la seule réponse au chômage et aux inégalités ? Face au danger, la gauche de transformation sociale et écologique doit dépasser ses querelles partisanes dérisoires, pour chercher ensemble les voies d’une construction alternative pour les régions, pour la France et pour l’Europe.

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