3 questions
marquent la rentrée. La plus dramatique sur le plan humain est celle des réfugiés
qui fuient les guerres, campent, et parfois meurent, aux portes de l’Europe.
Quoi qu’en
disent certains les migrations ont toujours existé et elles continueront
d’avoir lieu. Elles ont été, elles sont et seront toujours des facteurs
d’échanges entre les êtres humains, de coopération et de développement sur tous
les plans pour l’humanité toute entière.
Ce sont les rapports
de domination dans lesquels ces migrations ont lieu, les crises et les
conflits, qui sont à l’origine des drames humains et non la migration
elle-même. Dans un monde de paix, de co-développement équitable et durable, de
démocratie locale et globale, la liberté de circuler, le choix pour chacun-e-
de rester ou de bouger apparaitront non un problème mais une source commune de
richesse.
L’Europe qui
s’érige, au mépris de son histoire, en forteresse fermée au monde n’est
concernée que par une toute petite partie des mouvements actuels. Son
comportement est d’autant plus scandaleux qu’elle porte une responsabilité
écrasante dans les guerres à l’origine de la crise humanitaire exceptionnelle
que nous connaissons. Or c’est la fermeture qui provoque le trafic des passeurs
et non l’inverse.
Accueillir
et rétablir les voies légales à cet accueil est essentiel. Pour des raisons
d’abord humanitaires. Nous l’avons bien fait hier lors de la
« Rétirada » espagnole, pour le rapatriement des « Pieds
noirs » ou encore pour les « boat-people ».
Pourquoi pas
aujourd’hui ? Sommes-nous à ce point sous la pression de l’extrême
droite ? Quelle honte pour un continent qui se croit à l’origine de la
civilisation !
La 2e
question c’est le débat sur le coup d’Etat financier commis par la Troïka contre
la Grèce. C’est un échec douloureux pour nous tous mais je ne serai pas de ceux
qui crient à la trahison et brulent aujourd’hui ce qu’ils adoraient hier. En
outre, je ne tomberai pas dans le piège souverainiste, mortifère pour la
gauche. Là aussi l’influence du FN est lourde et je condamne sans réserve
l’attitude de J. Sapir. Je préfère me poser les bonnes questions : ne
doit-on pas intégrer le combat européen dans celui que nous menons sur le plan
national. Il est urgent de construire un autre rapport de force en France, en
Europe et dans le monde. Plus personne ne peut se battre seul pour construire
une alternative aux politiques néolibérales d’austérité et de régression
sociale et culturelle, pour imposer des régulations mondiales sur des sujets
tels que l’écologie, les migrations ou les biens communs, pour inventer une
démocratie nouvelle au cœur de nos actions. La lutte des classes au 21e
siècle sera internationaliste et citoyenne ou ne sera pas.
Le 3e
sujet est plus franco-français et concerne l’avenir de la gauche. L’université
d’été du PS à la Rochelle a franchi un pas qualitatif dans la transformation de
cette force politique en parti démocrate à l’orientation néo-libérale désormais
clairement affichée et assumée. A-t-il pris la mesure du fait qu’il ouvre ainsi
un véritable boulevard au national-populisme qui tente d’apparaître comme la
seule réponse au chômage et aux inégalités ? Face au danger, la gauche de
transformation sociale et écologique doit dépasser ses querelles partisanes
dérisoires, pour chercher ensemble les voies d’une construction alternative
pour les régions, pour la France et pour l’Europe.
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